Pakistan : Catastrophe naturelle et lenteurs criminelles21/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1942.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pakistan : Catastrophe naturelle et lenteurs criminelles

Une dizaine de jours après le séisme qui a provoqué, selon les derniers bilans officiels, près de 53000 morts dans les deux zones touchées, le Cachemire -pakistanais et indien- et la Province Frontière du Nord-Ouest, au Pakistan, des dizaines de milliers de blessés restent encore sans soins et plus de trois millions de personnes se retrouvent sans abri.

Or, dans la région montagneuse où la catastrophe s'est produite, les températures nocturnes ne cessent de baisser en cette saison et les pluies glaciales qui sont tombées pendant quelques jours ont aggravé la détresse des survivants et les risques d'hypothermie. Par ailleurs, les menaces d'infection dues aux blessures, ainsi que les risques de diarrhées et de typhoïde sont toujours présents, ces derniers en particulier en raison du manque d'eau potable et d'installations sanitaires.

Des centaines de villages du district de Muzzafarabad, la capitale du Cachemire pakistanais, regroupant environ 700000 habitants, restent quasiment inaccessibles, en raison de la destruction des voies de communication, ponts, routes et même sentiers. Or les Nations unies ne disposeraient que de quatre-vingts hélicoptères pour effectuer des rotations entre les villages et les hautes vallées himalayennes encore isolées et les bases où les soins minima, les vivres, l'eau et les médicaments, peuvent être dispensés aux sinistrés. Seuls des hélicoptères spéciaux peuvent accéder à ces altitudes élevées, et il en faudrait bien plus. Le coordonnateur des opérations humanitaires de l'ONU déclarait à ce propos ne pouvoir "acheminer qu'une faible quantité d'aide avec la flotte d'hélicoptères". Et ce représentant de l'ONU d'ajouter: "Étant donné le nombre de personnes à atteindre et la quantité de matériel à acheminer, nous avons besoin d'un réseau routier praticable pour que les camions circulent 24 heures sur 24".

Mais le déblaiement des routes, selon l'officier pakistanais chargé de superviser cette tâche, pourrait durer encore un mois.

Il manque les centaines de milliers de tentes qui permettraient aux sans-abri de s'abriter des intempéries. Il manque les couvertures, les réchauds, le fuel, la nourriture, l'eau potable.

Il manque, dans cette attente qui menace les survivants et les blessés, ces hélicoptères et plus généralement ces énormes moyens matériels que les États-Unis et leurs riches alliés consacrent à maintenir leur présence dans l'Afghanistan voisin et à poursuivre la guerre en Irak.

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