Mittal Steel Gandrange (Moselle)06/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1940.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mittal Steel Gandrange (Moselle)

Tentativede baisse des salaires chez un sous-traitant

Chez Mittal Steel, la conduite des locotracteurs a été sous-traitée il y a plus de vingt ans. L'entreprise sous-traitante FWS a écrit, début septembre, à ses salariés conducteurs de locos. Elle leur «propose» une modification de leur contrat de travail, avec à la clef une baisse de 20% des salaires, qui seraient ainsi ramenés au niveau du smic.

Pour l'instant, les travailleurs ont refusé de signer malgré la menace de la perte de leur emploi. Beaucoup sont âgés et ont des dizaines d'années de présence dans l'usine. Ils refusent d'être ramenés au smic après une vie de travail.

Le patron de FWS se plaint de «pertes financières considérables». Sauf qu'il possède bien d'autres sociétés et qu'il serait intéressant -et peut-être instructif- de débroussailler le maquis des comptes de toutes ces sociétés sous-traitantes. Et surtout, les salariés de FWS travaillent -même si c'est en sous-traitance- pour Mittal Steel, le numéro 1 mondial de l'acier.

Ce groupe appartient à 97% à la famille Mittal, la 3e fortune de la planète. Selon le journal Les Échos, il a distribué le plus gros dividende jamais réalisé par une entreprise «familiale»: 218 millions d'euros! Voilà une famille qui empoche, en bénéfices, l'équivalent des salaires mensuels de près de 180000 ouvriers payés au smic.

D'ailleurs, les Mittal ne savent plus quoi faire de leur argent. Le patron Lakshmi Mittal vient de s'acheter un pied-à-terre à Londres: 12 chambres, un garage de 20 places, pour la bagatelle de 108 millions d'euros, la plus grosse transaction immobilière jamais réalisée dans la capitale anglaise.

De même, pour le mariage de sa fille, en 2004, Mittal n'avait pas lésiné: 46 millions d'euros de dépenses, avec location du château de Versailles pour une réception de 1000 personnes. Le Grand Hôtel de Paris avait été mobilisé pour l'occasion. Selon le Journal du Dimanche, chaque invité avait un forfait de 300 euros par jour pour n'importe quelle dépense réalisée dans l'hôtel. C'est la somme que les travailleurs de FWS sont menacés de perdre, tous les mois, si le patron réussit à imposer l'escroquerie de sa baisse salariale!

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