Hier dans la rue, et demain ?06/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1940.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hier dans la rue, et demain ?

Les dizaines de manifestations qui se sont déroulées le 4 octobre aux quatre coins du pays ont rencontré un véritable succès, malgré les difficultés créées quelquefois... par la grève elle-même. C'est ainsi qu'à Lyon le fait le plus marquant a été la grève des transports en commun, avec seulement quelques tramways circulant, pas de bus visibles, et le métro fermé, ce qui rendait difficile de se rendre à la manifestation en centre-ville. Celle-ci a malgré tout été une réussite, et on a pu voir les employés d'une ANPE située sur le parcours se joindre à la manifestation, avec des slogans affirmant leur solidarité avec les chômeurs.

Contrairement à la caricature qui voudrait que seuls les «fonctionnaires» participent à ces actions, les travailleurs du privé y étaient bien représentés.

À Marseille, où un groupe de 900 travailleurs de la SNCM ouvrait le cortège, ils étaient plus de 600 salariés d'Eurocopter dans la manifestation, environ 250 de Sollac, et près de 300 du secteur de la boulangerie-pâtisserie.

Au Mans, le cortège formé par les travailleurs de Renault était particulièrement nombreux, voisinant avec ceux d'entreprises dont les effectifs locaux sont bien plus faibles, comme Carrefour ou Phone House.

À Belfort, 300 salariés de l'Alstom, où la grève a été bien suivie, se sont retrouvés devant la porte principale pour se rendre en cortège au départ de la manifestation.

À celle de Nevers, le personnel de nombreuses entreprises privées (Aciéries d'Imphy, Alfa-Laval, Faurecia, Michelin, etc.) était représenté.

De nombreux manifestants se posaient manifestement des questions sur la suite à donner au mouvement.

À Orléans, la CGT d'EDF avait appelé à une assemblée pour discuter de ce problème et des services publics. Une centaine de militants d'EDF, de La Poste, de la SNCF, des Impôts, etc. y participèrent. Il y eut des critiques à l'égard de Bernard Thibaut et plusieurs interventions, applaudies, pour réclamer une suite au mouvement. Mais la tribune a surtout parlé de mettre en place un collectif pour faire des propositions sur les services publics.

À Nantes, où la manifestation avait été marquée par la présence d'un groupe d'environ 400 cheminots, venus en cortège de la gare, la réunion de l'UD-CGT qui suivit regroupa une quarantaine de militants. Il y eut plusieurs interventions pour demander une suite, après ce succès. La réponse fut qu'il fallait «continuer à mobiliser sur le terrain et renforcer la CGT». Aucune date, ni plan ni perspective.

C'est pourtant là que réside le problème de l'heure. Mais visiblement, si les dirigeants syndicaux sont surtout soucieux de se faire inviter à des négociations avec le gouvernement et le patronat, de nombreux militants ont pris conscience que c'est un véritable plan de mobilisation de la classe ouvrière qu'il faut préparer si on veut vraiment changer le rapport de forces.

Partager