Depuis un an, la municipalité UMP d'Argenteuil, qui aimerait tellement que la population ouvrière diminue rapidement sur la localité, mène en bateau les locataires de la cité Joliot-Curie, importante cité populaire de la ville. Ceux-ci ont tout lieu de craindre une opération «démolition-reconstruction», où les habitants dont on détruira l'appartement ne seront pas forcément ceux qui bénéficieront de la reconstruction. D'autant que la seule étude précise qui a été commandée sur l'avenir du quartier par la municipalité est bâtie sur l'hypothèse de la «démolition» des 1041 appartements de la cité. Elle a été tenue secrète, et il a fallu le hasard pour qu'elle parvienne à la connaissance des locataires.

En conséquence, ceux-ci craignent d'être obligés de quitter à terme le quartier et la ville auxquels ils sont attachés. Un Comité de défense s'est mis en place. La pétition qui a circulé pour exprimer le refus de la démolition a recueilli à ce jour 668 signatures, soit près de 95% des habitants rencontrés.

Lundi 3 octobre, plus de cent locataires se sont retrouvés pour la remettre au maire, devant l'ensemble du Conseil municipal, et exprimer leurs exigences.

On nous parle de crédits pour rénover en quantité. Mais on ne voit pas pourquoi il faudrait qu'ils servent à détruire des logements alors que, pour la seule ville d'Argenteuil, il y a actuellement plus de 4000 demandes de logement non satisfaites. Que cet argent serve donc à rénover et à améliorer la cité et les appartements!

La banderole des locataires était explicite: «Non à la démolition, oui à la rénovation, mais qui ne se fasse pas au détriment des locataires».