Belgique : Les retraites menacées06/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1940.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Les retraites menacées

Le gouvernement belge a invité les représentants du patronat et des syndicats à négocier des nouvelles conditions pour les départs en préretraite.

Comme partout en Europe, le maître-mot pour attaquer les retraites, c'est le «vieillissement de la société», qui menacerait le système. Le gouvernement compte s'attaquer d'abord aux préretraites, qu'il propose de supprimer progressivement. De «nouvelles études universitaires» démontreraient même que la préretraite serait responsable du chômage des jeunes. C'est d'autant plus cynique que, pendant trente ans, les «vieux» étaient priés avec insistance de «laisser la place aux jeunes». Mais les patrons n'ont pas embauché autant de jeunes que de préretraités qui partaient!

Comme la plupart des prépensionnés ont quitté le travail suite à des restructurations, les ministres souhaitent que les entreprises proposent un emploi de rechange aux travailleurs licenciés. Étant donné que cet «emploi de rechange» n'est pas assorti de conditions (même salaire, même région, pas de perte d'ancienneté), cela ne sera pas très difficile pour les employeurs. Le travailleur, lui, sera obligé d'accepter, sous peine de perdre son droit à la préretraite, voire son droit au chômage!

Il est aussi question que les retraites diminuent au prorata des années passées en préretraite. D'autre part, le ministre libéral des Finances a osé remettre en question l'augmentation du salaire avec l'ancienneté. Selon lui, il serait logique que les entreprises paient moins cher les travailleurs âgés... Le véritable but de l'opération est donc de diminuer aussi bien les retraites que les salaires, tout en distribuant de nouveaux cadeaux aux entreprises pour les «inciter à embaucher des quinquas».

Les syndicats dénoncent cette offensive contre les salaires et les retraites et ont appelé à une grève générale pour le 7octobre. Mais depuis, les négociations ont repris. La FGTB (socialiste) appelle encore à la grève pour le vendredi 7octobre, mais dit vouloir «évaluer la situation» le 5, tandis que la CSC (chrétienne) a déposé un préavis de grève pour le lundi 10octobre «si les négociations ne donnent pas satisfaction».

En décembre 2004, les syndicats avaient déjà appelé à une manifestation pour la défense des préretraites. 50000 personnes étaient venues à Bruxelles. Mais la manifestation est restée sans lendemain. En avril dernier, la FGTB avait annulé au dernier moment une grève pour les salaires dans la métallurgie, alors que l'idée était populaire. Il n'est pas donc pas sûr que ces grèves aient lieu. Les directions syndicales ne cherchent pas à créer un rapport de force permettant d'imposer un recul au patronat, mais seulement à poursuivre les négociations.

Cependant une importante participation des travailleurs à une journée de grève serait l'occasion de montrer leur force et de faire quand même craindre au patronat que les syndicats soient poussés plus loin qu'ils ne le souhaitent.

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