Nouvelle disposition en faveur de la précarité : Travail intérimaire et... permanent29/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1939.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nouvelle disposition en faveur de la précarité : Travail intérimaire et... permanent

Un accord vient d'être signé entre les représentants des patrons des entreprises de travail temporaire (SETT) et les syndicats CFDT, CGC et FO de la branche, accord qui revient dans la pratique à introduire le recours illimité et sans réserve à des travailleurs intérimaires.

L'entrée en vigueur en janvier dernier de la loi Borloo, dite de Cohésion sociale, avait autorisé le recours à l'intérim sous prétexte de "faciliter l'embauche de personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières". La formulation était suffisamment vague pour permettre tous les abus et présenter l'intérim, non comme un pis-aller, mais comme une facilité pour obtenir un emploi. La seule contrepartie exigée par la loi Borloo était tout aussi vague: "Un complément de formation professionnelle au salarié" devait être donné.

Désormais, avec ce nouvel accord dénoncé à juste titre par la CGT, non signataire, tous les travailleurs recherchant un emploi sont concernés. L'accord précise que seront tenus d'accepter une mission d'intérim les demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE depuis plus de douze mois, les Rmistes, les jeunes sortis du système scolaire depuis plus de six mois et sans emploi, les chômeurs depuis plus de trois mois s'ils ont plus de cinquante ans et sont sans qualification, les personnes ayant travaillé moins de 210 heures au cours des six derniers mois quel qu'ait été le type de contrat, les travailleurs handicapés, les allocataires de l'ASS (Allocation de solidarité spécifique) ou de l'API (Allocation de parent isolé).

En fait, un tel contrat généralise la précarité du travail, permet aux employeurs d'instaurer la flexibilité totale à la seule condition qu'ils passent par une entreprise d'intérim pour embaucher.

Jusqu'à présent, les dispositions du Code du travail limitaient l'embauche d'un travailleur intérimaire au remplacement temporaire d'un salarié absent, à l'accroissement temporaire de l'activité de l'entreprise ou encore à des emplois saisonniers. Les patrons ne se gênaient pas pour tourner ces règles et abuser du travail intérimaire, par l'intermédiaire d'entreprises de marchands d'hommes ou par le biais de sociétés sous-traitantes.

Ce sont ces quelques limites que la loi fixait qu'un tel accord veut balayer. Avoir la possibilité de recourir systématiquement au travail intérimaire sans même avoir à tricher avec le Code du travail, le patronat en a toujours rêvé. Aujourd'hui, les représentants syndicaux qui signent un tel accord l'aident à le réaliser.

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