L'unité, oui, mais tous ensemble dans la lutte !29/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1939.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

L'unité, oui, mais tous ensemble dans la lutte !

Il ne se passe pas une semaine sans que le patronat ou le gouvernement porte de nouveaux coups contre les travailleurs. L'affaire Hewlett-Packard n'est pas une exception mais une illustration de l'attitude de tous les grands groupes capitalistes. Cette entreprise s'apprête à licencier plusieurs milliers de travailleurs alors pourtant qu'elle réalise des profits considérables et qu'elle a bénéficié des aides de l'État. Et Chirac d'avouer son impuissance en en appelant à la Commission de Bruxelles qui, à son tour, se déclare impuissante! Mais à côté de cette multinationale, dont la presse a largement parlé, combien d'entreprises qui suppriment des emplois tout en faisant des profits? Combien d'entre elles le font sans même que la presse en parle, s'agissant d'intérimaires?

Côté gouvernement, après les mesures infâmes contre les chômeurs, après le "contrat nouvelle embauche", les discours sur le déficit de la Sécurité sociale annoncent de nouveaux déremboursements et des prélèvements supplémentaires. Et le gouvernement, en même temps qu'il vide les poches des salariés et des chômeurs, fait des cadeaux fiscaux aux plus riches.

Ce gouvernement de droite est un des pires que les classes populaires aient subis depuis bien longtemps. Mais comment oublier que les mesures antiouvrières du gouvernement de Jospin ont préparé le terrain aux attaques plus graves de la droite? Comment oublier, alors que Le Pen n'aurait pu être élu de toute façon, que la gauche a fait voter pour Chirac à la présidentielle en lui donnant plus de moyens politiques pour mener la guerre contre les travailleurs ?

Tout cela, c'est du passé? Non, malheureusement. Car, non seulement la gauche a accrédité, lors de ses passages au gouvernement, l'idée qu'il n'y avait pas d'autre politique à mener qu'une politique favorable au grand patronat, mais elle se prépare à rééditer l'opération en proposant aux travailleurs comme seul horizon politique les élections de 2007. Mais c'est accepter par avance toutes les mesures antiouvrières que le gouvernement peut prendre d'ici là! C'est s'en remettre de nouveau à la loterie électorale où, entre un Sarkozy qui ressemble de plus en plus à LePen et dont on sait qu'il mènera la guerre contre les travailleurs, et un dignitaire socialiste sorti vainqueur du combat des chefs au PS et qui ne fera pas mieux que Jospin, les travailleurs seront perdants à tous les coups.

C'est désarmer les travailleurs en ôtant jusqu'à l'idée qu'ils puissent se défendre eux-mêmes !

Le patronat mène en permanence sa lutte de classe contre les travailleurs. Si les travailleurs ne mènent pas la leur, ils sont perdus. Le Parti Communiste a cessé, depuis longtemps, de défendre cette vérité élémentaire. Il entonne, de nouveau, la rengaine du rassemblement électoral de la gauche.

Mais, pour les travailleurs, le seul rassemblement qui vaille est celui du monde du travail dans la lutte. Les deux vagues de grèves les plus importantes des dernières décennies ont fait reculer, toutes les deux, des gouvernements de droite: de Gaulle en 1968 et Juppé en 1995. Remettre le sort des travailleurs au choix de l'électorat entre deux représentants de la bourgeoisie, l'un de gauche, l'autre de droite, c'est ne leur laisser que l'alternative d'être déçus dès le soir des élections, si c'est la droite qui l'emporte, ou dans les mois qui suivent si c'est la gauche.

Il n'y a pas d'autre issue pour les travailleurs que de contraindre les centrales syndicales à organiser des luttes et à les fusionner dans une lutte unique susceptible de frapper le grand patronat, là où il est sensible, dans ses profits.

Par-delà les arrière-pensées des confédérations syndicales qui appellent à une journée d'action le 4 octobre en se gardant bien d'annoncer une suite, il faut que les grèves soient nombreuses et les manifestations amplement suivies. C'est la seule façon de montrer que les travailleurs n'acceptent plus d'être lanternés d'élections en élections pendant que les grands trusts exhibent des milliards de profits en poussant les classes laborieuses à la misère.

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 26 septembre

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