Faculté de Rouen : Grève pour plus de moyens29/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1939.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Faculté de Rouen : Grève pour plus de moyens

À la faculté de sciences de Rouen, une grève a démarré il y a quinze jours, grève qui a gagné les facultés de lettres et de socio-psychologie. Jeudi 22 septembre, près de 1000 manifestants, étudiants et enseignants-chercheurs, sont descendus du campus pour défiler dans les rues de Rouen.

Les enseignants de la faculté de sciences ont commencé la grève pour réclamer le paiement des heures supplémentaires effectuées pour encadrer des stages de leurs étudiants. Mais c'est le problème plus général des moyens alloués à cette université qui a mobilisé tout le monde enseignant, comme les étudiants et les personnels techniques (Iatos). Il manque en effet 40 postes d'enseignants, plus de 150 postes pour le personnel technique, les locaux sont vétustes. Les grévistes réclament que soit versée la totalité de la dotation globale de fonctionnement, alors que seuls 80% de cette dotation sont accordés depuis quatre ans.

Le ministre délégué à l'Enseignement supérieur, François Goulard, a cherché à apaiser le conflit en annonçant le versement de 1,5 million d'euro au titre de la dotation de fonctionnement. Cela n'est qu'un effet d'annonce d'après le responsable du syndicat enseignant (Snesup) Pierre Hebert, car la somme était prévue et est même déjà dépensée. Le ministre délégué a annoncé également le déblocage d'un million d'euros pour les travaux d'urgence, somme considérée comme dérisoire par le même dirigeant du syndicat enseignant; en effet, la réfection du bâtiment de physique à elle seule coûterait 3,5 millions d'euros. Enfin une enveloppe de 150000 euros supplémentaires est proposée par le gouvernement pour rémunérer les heures supplémentaires des enseignants. Évidemment, ces "propositions" ne sont faites que sous la pression de la mobilisation. Mais il n'est pas certain que cela suffise à calmer les esprits. La dotation globale de fonctionnement, elle, resterait bloquée à 80%. Le ministre a argué que "Rouen est dans la moyenne des 82 universités françaises. Il est faux de dire que Rouen est sous-dotée". Mais si Rouen est "dans la moyenne", cela signifie que le manque de moyens touche également d'autres universités.

D'après le syndicat de l'enseignement supérieur, il faudrait créer au moins 5000postes d'enseignants dans le budget 2006. Le gouvernement devrait débloquer 6 milliards d'euros pour le "plan recherche" sur les deux ans à venir, ce qu'il diffère depuis des mois, somme pourtant dérisoire si on la compare aux 6 milliards d'euros de bénéfices déclarés par un groupe comme Total sur un seul semestre.

De bonnes raisons pour que les 81 autres universités que compte le pays se décident elles aussi à rentrer dans la grève.

Partager