Fabius et le smic : Un radicalisme de bonimenteur... à zéro euro29/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1939.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fabius et le smic : Un radicalisme de bonimenteur... à zéro euro

Pour marquer "sa différence" face à ses nombreux concurrents du PS en vue des présidentielles de 2007, et faire la démonstration de son "ancrage à gauche", Fabius, à l'occasion de la présentation de la motion de son courant en vue du prochain congrès du PS, a mis en avant la "revalorisation" du smic. "Le smic sera au moment de l'élection (de 2007), a-t-il déclaré, à 1275 euros. La proposition que nous faisons c'est qu'avant la fin de la législature, donc sur cinq ans, on atteigne, en fonction des réalités économiques, entre 1400 et 1500 euros".

Si cette promesse devait éventuellement avoir une réalité, c'est-à-dire si le candidat Fabius était investi par le PS, si ensuite il était élu, et si enfin il tenait un tant soit peu compte de ce qu'il a promis, ce qui fait quand même beaucoup de si, on se rendrait compte qu'il s'agit d'une véritable arnaque digne des boniments des camelots de foire.

Fièrement Fabius s'engage à augmenter le smic en moyenne "de 2% à 3% par an" pendant cinq ans s'il est élu. Sur la base de 2% cela le porterait en 2012 à 1410 euros, soit "entre 1400 et 1500 euros" comme annoncé. Le smic, qui a été revalorisé au 1er juillet comme chaque année, est actuellement à 1217, 88 euros mensuels brut pour les salariés à 35 heures. Fabius pense qu'il sera porté à 1275 euros au 1erjuillet 2006, dernière date de revalorisation avant l'élection présidentielle de 2007, soit une augmentation de 4,7%. En clair Fabius s'engage donc à "augmenter" le smic moins que ce qu'il devrait l'être l'année qui vient et, doit-on ajouter, moins que dans le passé et sans doute moins que les procédures légales en cours ne le prévoient. Il ne prend donc pas vraiment de risque.

En cinq ans le smic a augmenté de 27%, soit de 4,9% par an, et de 42, 37% en dix ans, soit plus de 3,5% par an, bien plus que la promesse de Fabius. Le smic, à l'heure actuelle, est revalorisé en fonction de deux critères: d'abord au minimum au niveau de l'indice officiel des prix, mais en plus le smic ne peut augmenter de moins de la moitié de la hausse du pouvoir d'achat, au-delà de la hausse des prix, constatée pour l'évolution du salaire moyen ouvrier. Cette augmentation est fixée par décret par le gouvernement.

Ce qu'avance Fabius ce n'est donc même pas une revalorisation du smic, mais tout au plus la poursuite de son évolution actuelle, voire moins.

Mais lui-même ne prend pas au sérieux ses propres déclarations, qui ne sont que des effets d'annonce visant à faire impression. Cela marque aussi le profond mépris de ce "présidentiable" pour les travailleurs dans l'intérêt de qui il prétend parler, ne les croyant pas capables de prendre une calculette pour se rendre compte de la portée réelle de ses propositions.

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