Chronique d'une expulsion ordinaire29/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1939.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chronique d'une expulsion ordinaire

Liangbo Pan a quitté la Chine pour venir s'établir en France en 1999, avec sa femme et son fils âgé de cinq ans à l'époque. Il trouve du travail dans le bâtiment, sa femme fait des travaux de couture à domicile. En 2002, ils ont une petite fille, Claire. Leurs enfants sont scolarisés dans des écoles du 20e arrondissement de Paris. Bref, il mène une vie ordinaire de travailleur immigré, jusqu'à ce que, le 1er septembre 2005, la police lui demande ses papiers à la terrasse d'un café. M. Pan n'est pas en règle. Conduit au tribunal, le juge des libertés et de la détention décide de le relaxer tout en l'assignant à résidence. Mais la préfecture s'acharne et conteste le jugement pour obtenir son expulsion et obtient gain de cause.

Dans le quartier, les associations de parents d'élèves ont été alertées de la situation le 7 septembre, par l'intermédiaire de la direction de l'école maternelle où est scolarisée la petite Claire. Les parents choqués par ces procédés se mobilisent. Une pétition circule, les associations multiplient les démarches auprès du préfet. Mais rien n'y fait: le 12 septembre, M. Pan est expulsé pour Shanghai sans avoir revu sa femme et ses enfants.

Il est arrêté à son arrivée et les autorités chinoises lui réclament une somme de l'ordre de 800 euros (ce qui représente environ un an de salaire en Chine). Aux dernières nouvelles, il aurait été relâché.

Les parents d'élèves qui ont été les témoins de cette politique inhumaine ne veulent pas baisser les bras. Le 15 septembre, ils ont organisé un rassemblement devant l'école maternelle de Claire en convoquant la presse. Avec les associations, ils essaient d'aider Mme Pan (qui ne parle pas français) et ses enfants privés de leur père par décision de la "Justice" d'un pays démocratique.

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