SNCF - Ateliers TGV Châtillon (Hauts-de-Seine) : Un militant syndical menacé de sanction15/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1937.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - Ateliers TGV Châtillon (Hauts-de-Seine) : Un militant syndical menacé de sanction

Délégué du personnel depuis 23 ans, dont 18 à l'atelier SNCF de réparation des rames TGV de Châtillon, un militant syndical Force Ouvrière est passé mercredi 7 septembre en conseil de discipline. De nombreux camarades de travail l'accompagnaient et beaucoup aussi étaient en grève pour le soutenir.

Suite à une "prise de bec" avec des chefs datant de plusieurs mois - la direction n'avait pas jugé alors cette affaire bien grave -, elle a pourtant décidé après mûre réflexion de sanctionner ce militant ouvrier, tentant ainsi d'adresser un avertissement à tous les travailleurs de l'atelier. La sanction demandée est "dernier avertissement plus six jours de mise à pied", c'est-à-dire qu'elle est assortie d'une menace précise de licenciement.

Pendant le conseil de discipline, des travailleurs du secteur sont venus dire ce qu'ils avaient sur le coeur, dénonçant les pressions, les sanctions et demandant, pour qu'il y ait équité, que les chefs de leur camarade soient également présents et aient aussi à s'expliquer.

Toute cette affaire a lieu dans une situation où la direction veut rentabiliser l'entreprise publique de manière à offrir au privé les secteurs rentables. Pour ce faire, elle multiplie les réorganisations, ferme des sites, augmente la productivité sans augmenter les effectifs en conséquence. Un exemple parmi tant d'autres: il y a quelques années, 105 TGV étaient entretenus dans l'atelier de Châtillon par 885 cheminots. Aujourd'hui, il y a 130 TGV et les travailleurs ne sont plus que 860. Cela représente une augmentation considérable de la charge de travail et c'est bien pourquoi la direction utilise des méthodes d'intimidation contre tous les travailleurs et, en particulier, à l'encontre de ceux qui contestent ses orientations. À l'atelier, les pressions et chantages sur les plus jeunes sont monnaie courante, avec des convocations dans les bureaux de la direction par lettre recommandée au moindre écart, ou du moins ce que la direction considère comme tel...

Le conseil de discipline n'émet qu'un avis consultatif, c'est le directeur de la région SNCF Paris-Rive gauche qui décidera de la sanction définitive. Les organisations syndicales régionales Force Ouvrière, CGT, Sud-Rail et CFTC sont intervenues pour s'opposer à la répression antisyndicale et exiger l'abandon de la sanction; ce qu'exigent aussi les travailleurs de l'atelier.

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