Au mois de mars dernier, le personnel du lycée professionnel de Villiers-le-Bel avait été stupéfait en apprenant que l'agent comptable-gestionnaire du lycée était mis en examen pour avoir détourné pendant plusieurs années des fonds publics -plus de 80000 euros au total (délit pour lequel il a depuis été condamné à deux ans de prison avec sursis, dont six mois ferme). Pour assurer la fin de l'année scolaire, après plusieurs semaines de flottement, le rectorat avait nommé un agent comptable intérimaire, qui a démissionné à la fin du mois d'août. Il refusait d'assumer seul la comptabilité de quatre établissements... ce que le rectorat a prétendu ignorer. De fait, le jour de la prérentrée, ce poste n'était pas pourvu.

Pourtant, quotidiennement, des fournisseurs du lycée appellent pour le règlement de factures, parfois vieilles de plusieurs années. Des commandes de matériaux pour les ateliers sont bloquées. En menuiserie, la réparation du système d'aspiration des copeaux ne peut être réalisée, alors qu'un inspecteur du travail avait déclaré ces travaux indispensables pour la sécurité des élèves.

Des enseignants ont fait circuler une pétition, et une délégation de vingt-cinq collègues est allée la porter au rectorat, à Versailles, le jour du début des cours. Le directeur de cabinet du recteur a reçu la délégation. Lui qui déclarait pourtant deux jours auparavant à la presse qu'"un lycée peut très bien fonctionner sans comptable pendant quelques semaines" a rapidement nommé une agent comptable contractuelle pour l'établissement.

Et puis, tant qu'à se déplacer au rectorat, nous en avons profité pour y déposer une pétition contre la suppression de neuf heures de cours de soutien de français pour les élèves d'origine étrangère. Nous sommes prêts à y retourner si cela s'avère nécessaire, maintenant que nous connaissons le chemin...