Japon : Des excuses tardives17/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1933.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon : Des excuses tardives

À l'occasion du soixantième anniversaire de la capitulation du Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Premier ministre nippon a présenté ses excuses aux peuples d'Asie pour les massacres commis à cette époque par son pays.

L'occupation de la Chine et de la Corée par l'armée japonaise s'était accompagnée de massacres et de tortures à grande échelle. Ainsi, uniquement lors du «sac de Nankin», en décembre 1937, de 150000 à 300000 Chinois furent tués, de façon barbare. Par ailleurs, près de 200000 jeunes femmes, essentiellement des Coréennes, furent enlevées pour servir de «femmes de réconfort» dans les bordels militaires. À l'heure actuelle, les survivantes, qui n'ont reçu qu'une faible indemnisation pour les souffrances endurées, manifestent toujours pour être reconnues comme victimes de guerre. Enfin, en Mandchourie, «l'unité 731» s'était spécialisée dans les essais d'armes bactériologiques, des prisonniers servant de cobayes humains.

Qu'un représentant de l'État japonais présente ses excuses pour les crimes liés à sa politique impérialiste est évidemment la moindre des choses. Il a fallu attendre soixante ans pour cela, et elles ont donc tardé à venir, plus encore que celles faites par les dirigeants allemands pour les crimes nazis, mais guère plus finalement que celles présentées du bout des lèvres par Chirac pour les massacres perpétrés par l'impérialisme français à Madagascar, en 1947.

Et il y a bien d'autres excuses que l'on attend encore: par exemple celles des États-Unis pour les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, ou bien pour les nombreuses victimes des bombardements au napalm de la guerre du Vietnam, sans parler des victimes qu'ils sont en train de faire en Irak. Tout comme les excuses de l'État français envers les peuples qu'il a colonisés au prix de véritables massacres, ainsi que pour les centaines de milliers de morts de la guerre d'Algérie. Et la liste ne s'arrête pas là...

Les peuples victimes des guerres impérialistes ne peuvent attendre, au mieux, de la part des représentants des États qui ont ordonné les massacres, que des «excuses» quelques dizaines d'années après. Quant à construire une société qui rende impossible ce genre de barbarie, seuls les travailleurs du monde entier pourront le faire.

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