Mirecourt (Vosges) : - À la MVM, une entreprise de la famille Parisot...10/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1932.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mirecourt (Vosges) : - À la MVM, une entreprise de la famille Parisot...

Laurence Parisot, qui vient d'être élue à la tête du Medef, est généralement présentée par les médias comme le PDG de l'IFOP, une «self-made-woman» en quelque sorte. La réalité est autre: tout comme son prédécesseur était l'héritier de la famille de Wendel, Parisot est membre d'une famille qui figure au 233e rang dans le classement des fortunes professionnelles de la revue Challenges.

Le groupe Parisot, le premier constructeur français de meubles, est basé à Saint-Loup-sur-Semouze, en Haute-Saône, mais il possède également une usine de 700salariés à Mattaincourt, près de Mirecourt, la Manufacture Vosgienne de Meubles (MVM), ainsi que d'autres unités, dont une fabrique de portes de placards à Agen, qui a été attribuée à Laurence Parisot à l'occasion du partage des entreprises familiales, et aussi des usines en Roumanie.

La MVM, qui est échue au frère de Laurence Parisot, est considérée comme une «sale boîte» par les travailleurs de la région de Mirecourt. Les salaires y sont très bas - certains, sans les primes, sont en dessous du Smic -, au point que des intérimaires ne soient pas intéressés par l'embauche qui leur est proposée car ils y perdraient plusieurs centaines d'euros! Des travailleurs handicapés, très mal payés, doivent effectuer le même travail que les autres. Les effectifs sont au minimum, la pression est très forte, les conditions de travail pénibles, notamment en fin de chaîne où il y a de gros colis à porter.

Il y a deux ans, la MVM a supprimé 130 emplois après avoir investi 15 millions d'euros dans de nouvelles machines.

L'atelier qui fabrique les cuisines intégrées vient d'être filialisé avec une centaine de salariés, ce qui nourrit les inquiétudes des travailleurs sur l'avenir.

Sous prétexte d'un déficit de 12 millions d'euros (alors que le groupe Parisot est bénéficiaire), la direction de la MVM impose depuis le 1er février une nouvelle organisation du travail qui oblige les travailleurs à faire cent heures supplémentaires non payées par an. C'était cela ou la suppression de divers acquis, et la direction s'est appuyée sur la signature du syndicat maison, baptisé «Solidarité», passant outre l'opposition des syndicats CGT et CFDT, majoritaires dans l'entreprise. La direction a également réduit de dix minutes le temps de pause en production.

«La liberté s'arrête où commence le code du travail», dit Laurence Parisot. Ce qui se passe à la MVM donne un bon aperçu de ce que veut la nouvelle présidente du Medef lorsqu'elle se targue de «modernisation».

Partager