Les problèmes liés au manque de moyens dans les hôpitaux demeurent. On ne compte plus les difficultés, médiatisées ou non, liées au manque de personnel et de moyens.

C'est ce que dénonce la Fédération Hospitalière de France (FHF), qui regroupe en association plus de mille établissements hospitaliers du secteur public. Elle indique que «la situation budgétaire est calamiteuse. Elle n'a jamais été aussi mauvaise depuis 1945! Les deux tiers des établissements sont dans le rouge.» Depuis maintenant de nombreuses années les hôpitaux, pour pouvoir respecter les budgets alloués, pratiquent un report de charge d'une année sur l'autre. Cela consiste à faire passer des dépenses du budget en cours à la charge de l'année suivante, quitte pour les hôpitaux à vivre à «crédit» ou à reporter des achats et des travaux prévus pour assurer le fonctionnement de l'hôpital. La FHF estime entre 400 et 500 millions d'euros les dépenses de 2004 ainsi reportées sur 2005. Et cette année les reports de charge devraient encore doubler, pour atteindre le milliard d'euros.

Ainsi, la Fédération Hospitalière de France évalue à 4,32% l'augmentation nécessaire du budget des hôpitaux en 2006 afin d'apurer les reports de charge non couverts en 2005 et d'assurer le maintien des moyens actuels. Cela serait un minimum encore bien insuffisant au regard des besoins réels.

La politique des gouvernements qui se succèdent consiste depuis longtemps à diminuer au maximum les dépenses publiques utiles à la population. Leur mépris pour les problèmes de santé n'a pas de borne. Sans doute rêvent-ils de voir le budget des hôpitaux réduit à des opérations de mendicité télévisées, telles que l'opération «Pièces jaunes» et autres «Téléthon». Ou bien vont-ils demander à la population de «reporter» aussi ses maladies et autres accidents à l'année prochaine ?