Centre Hospitalier Esquirol Limoges (Haute Vienne) : - Deux infirmières agressées04/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1931.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Centre Hospitalier Esquirol Limoges (Haute Vienne) : - Deux infirmières agressées

Dans la nuit du 29 juillet au samedi30, un incident très grave qui aurait pu tourner au drame s'est produit dans l'Unité Bergouignan de l'hôpital psychiatrique de Limoges. Deux infirmières de nuit ont été agressées et séquestrées dans une chambre par un patient de l'Unité Psychiatrique Judiciaire (UPJ) qui accueillent des détenus souffrant de troubles psychiatriques. Il s'est évadé après leur avoir fait vider leurs poches en les frappant et en menaçant de tuer l'une d'elle. Celle-ci a d'ailleurs le cuir chevelu gravement décollé et est en arrêt maladie. Il les a ensuite enfermées à clef dans une chambre.

Après des fusions successives pour économiser lits et personnel, ce pavillon de 44 lits est composé de deux niveaux et constitué par quatre unités à pathologies différentes: l'UPJ et une unité de psychotiques en phase aiguë au premier étage, une unité «mère-bébé» et une unité de psychotiques en voie de stabilisation au rez-de-chaussée. Et c'est une équipe unique qui intervient auprès de tous ces patients! Très théoriquement, l'effectif minimum de nuit est de deux infirmiers par niveau. Mais dans cette nuit-là, comme dans l'écrasante majorité des nuits, il y avait trois personnes pour les deux niveaux et le troisième devait à lui tout seul s'occuper des psychotiques du rez-de-chaussée et assurer les tétées de quatre bébés. C'est pour cela que les infirmières sont intervenues à deux auprès du détenu alors que la règle de nuit c'est d'y aller à trois ! (contrairement aux hôpitaux généraux, il n'y a pas de présence policière auprès des détenus soignés en psychiatrie).

Ce n'est pas le premier incident qui se produit dans cette unité. Il est arrivé plusieurs fois que des infirmières de jour comme de nuit se fassent malmener pour donner leurs clefs. De même des incidents (sans conséquences trop graves comme par miracle) ont lieu de plus en plus souvent dans l'hôpital: comme par exemple la découverte par des infirmières de nuit d'un patient délirant embusqué derrière la porte de sa chambre avec une arme à feu chargée, dans une unité où, là aussi à la suite de fusions, on fonctionne de nuit en sous-effectif: trois infirmières pour assurer la nuit sur deux unités situées de part et d'autre d'un grand hall d'entrée.

Le manque d'effectif conjugué à des réorganisations qui aboutissent à des mélanges de pathologies comme il y a trente ans, au manque de formation et d'expérience font que les conditions de soins et de travail à l'hôpital se dégradent de façon très grave.

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