Usine SA Joël Marie (Calvados) : - Le prêt-à-porter, côté coutures28/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1930.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Usine SA Joël Marie (Calvados) : - Le prêt-à-porter, côté coutures

À l'usine SA Joël Marie, près de Caen, les conditions de travail, imposées par le patron du même nom, sont dignes du XIXe siècle. Sur les trois chaînes de couture, les 70 ouvrières fabriquent des vêtements de prêt-à-porter de luxe pour de grandes marques de haute couture: Hermès, Vuitton, Kenzo, Givenchy, Sonia Rykiel...

Les salaires ne dépassent pas le smic, pas même d'un euro, et les primes sont très rares, une fois tous les 5 ans. Le rythme de travail est pourtant très pénible: huit heures par jour, cinq jours par semaine dans les mois qui suivent la sortie des collections Haute Couture, avec seulement deux pauses de 9 minutes en plus de la pause déjeuner de 45 minutes. Les stations debout ou assise provoquent à la longue des varices ou des oedèmes aux jambes, et les gestes répétitifs des mal de dos et des problèmes articulaires aux coudes et aux mains. Les ouvrières, qualifiées (elles ont quasiment toutes un bac haute couture ou couture industrielle) capables de travailler à tous les travaux sont pourtant cantonnées en permanence au même poste.

Le patron, accompagné de sa femme et de la chef, mène la guerre tous les jours contre les ouvrières. Il a fait afficher à l'entrée le règlement intérieur des usines textiles de 1840, qui exigeait à l'époque obéissance et soumission au patron. Il veut interdire aux ouvrières de se déplacer et de parler. Il ne faudrait s'adresser qu'à l'une des trois contremaîtresses qui subissent elles aussi les pressions. Les ouvrières d'origine maghrébine sont particulièrement visées.

Que le patron se méfie de la colère qui peut exploser, comme il y a une dizaine d'années à l'usine MaryFlo.

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