L'usine Meccano, à Calais, fabrique depuis plusieurs générations des jouets métalliques à construire soi-même.

Des 600 travailleurs employés dans les années 1980, il n'en restait plus que 268 lors de son rachat par un fonds de pension américain en 1998. En 1999, un nouveau plan de licenciements prive 80 personnes de leur emploi.

L'entreprise est mise en redressement judiciaire en 2000 et deux groupes sont alors candidats au rachat de Meccano. C'est Nikko qui la reprend, sans suppression d'emplois pour le moment. Mais à présent la direction fait peser une nouvelle menace sur les travailleuses de l'entreprise, qui ne compte plus désormais que 145 personnes.

Sous prétexte d'automatisation du montage des éléments (dont 80% sont fabriqués par Meccano Hong Kong), la direction a l'intention de licencier 53 personnes à la production. La plupart des travailleuses concernées sont dans l'entreprise depuis des années (22 ans d'ancienneté en moyenne) et ont souvent plus de 50 ans.

Le mépris de Meccano envers les travailleuses est tel que plusieurs d'entre elles ont déjà été licenciées par l'entreprise, puis réembauchées plus tard à d'autres postes. Tout cela pour un salaire mensuel de l'ordre du smic.

Les travailleuses, inquiètes à juste titre d'une éventuelle fermeture du site de Calais, n'ont pas baissé les bras et ont déjà débrayé à plusieurs reprises, bloquant l'usine le 21 juillet.

Elles n'ont pas dit leur dernier mot et projettent au minimum un nouveau mouvement lors du prochain comité d'entreprise du 2 août.