D'après le magazine Challenges, Bernard Arnault, le PDG de LVMH, le groupe de luxe, devient avec 14 milliards d'euros la première fortune professionnelle de France. Il passe devant Liliane de Bettencourt, la patronne de l'Oréal, qui possède tout de même 11,6 milliards d'euros de fortune professionnelle. Dans ce classement, viennent ensuite les Mulliez (Auchan), Dassault, Pinault (Pinault-Printemps-La Redoute), Peugeot, Bouygues, Michelin, de Wendel (la famille à laquelle appartient le baron Seillière), qui occupent les vingt premières places du classement. On trouve aussi en 233e position, avec une fortune estimée à 100 millions d'euros, la famille Parisot dont une représentante, Laurence, vient d'être élue à la présidence du Medef.

Ce sont pourtant ces mêmes patrons, dont la fortune est le fruit du travail de centaines de milliers de salariés, qui prétendent qu'ils sont contraints de maintenir de bas salaires ou de licencier. Ainsi, Michelin envisage encore de supprimer 1500 à 2000 emplois cette année dans un énième plan de restructuration. Il a déjà annoncé, fin juin, la fermeture de son usine de Poitiers, qui emploie 482 travailleurs. Des menaces pèsent aussi sur ses usines de Troyes et de Bourges.

De même, Arnault a supprimé 6% des emplois du groupe LVMH l'année dernière et a décidé la fermeture, annoncée pour l'instant comme temporaire, de la Samaritaine à Paris, laissant les 1500 employés du magasin dans l'incertitude. Pinault, quant à lui, a supprimé 560 emplois sur 5600 en quatre ans à La Redoute.

La seule fortune de Bernard Arnault permettrait pourtant de payer 650000 travailleurs au smic, charges comprises, pendant une année.