Famine au Niger : Le capitalisme et sa logique barbare28/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1930.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Famine au Niger : Le capitalisme et sa logique barbare

Cela fait maintenant plus d'un an que le Niger connaît une situation désastreuse. Des représentants de l'ONU ainsi que plusieurs organisations humanitaires ont tenté d'alerter l'opinion publique sans grand résultat.

Le Niger est classé par le programme des Nations unies pour le développement comme l'un des pays les plus pauvres du monde. En 2004, à la sécheresse qui sévit de façon chronique s'est ajoutée une invasion de criquets. La destruction d'une grande partie des récoltes a aggravé la pénurie alimentaire dont souffrent toutes les régions du pays. Le prix du mil (l'aliment de base) aurait été multiplié par cinq depuis octobre 2004.

Depuis des mois, ce sont 3,5 millions de personnes, soit plus du quart de la population du pays, qui sont menacées par la famine, survivant parfois en se nourrissant de feuilles d'arbres ou en fouillant les termitières dans l'espoir de trouver quelques grains de mil. Plusieurs milliers d'enfants seraient déjà morts de faim et, selon le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'ONU, "150000 enfants présentent déjà des signes de malnutrition sévère et mourront s'ils ne reçoivent pas d'aide" dans les semaines qui viennent.

Il faut dire que dans cette région du monde comme ailleurs, les lois du capitalisme et de son sacro-saint marché passent avant toutes les autres considérations. Selon le président de Médecins sans frontières, les autorités nigériennes ont ainsi refusé de distribuer gratuitement de la nourriture afin de ne pas déstabiliser les cours du mil et de ne pas léser les intérêts des gros commerçants du pays. Cette décision, en vigueur jusqu'en juillet, a d'ailleurs été prise avec l'aval de l'ambassade de France, de l'Union européenne et des Nations unies. Tous préconisaient des ventes "à prix modérés"... alors que des millions de paysans concernés sont insolvables.

Il aura donc fallu attendre ce mois de juillet pour que les gouvernements des pays occidentaux commencent à débloquer des fonds et que des aides alimentaires -encore très insuffisantes- parviennent aux populations touchées par la famine.

Les gouvernants des pays riches comme ceux des pays pauvres sont plus soucieux des cours mondiaux des céréales que de la survie des populations.

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