Postes d’enseignants : Le compte n’y est pas07/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1927.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Postes d’enseignants : Le compte n’y est pas

Pour la rentrée scolaire de septembre 2006, un document budgétaire présenté au Parlement prévoit de supprimer 3000 postes d'enseignants dans le secondaire, tandis que 1000 seraient créés dans le primaire. Cela reste dans la continuité de ce qui a été prévu pour la rentrée 2005, pour laquelle on annonce 5500 postes en moins dans le secondaire, et 700 en plus dans le primaire.

Pour justifier ce «redéploiement» des enseignants (ce qui sonne mieux que baisse des effectifs), le ministère de l'Éducation nationale s'appuie sur des statistiques: il y a plus d'enfants dans les écoles primaires, et moins dans les lycées et collèges. Mais si l'on prend sa calculette, on s'aperçoit que le compte n'y est pas. Ainsi, cette année, le ministère annonce dans le secondaire une baisse de 53000 élèves, d'où sa volonté de supprimer 5500 postes d'enseignants, soit une suppression pour 9,6 élèves. Mais dans le primaire, alors que 46800 élèves supplémentaires sont attendus, il n'y aura que 700 créations de postes, soit une création pour... 66 élèves! Et la proportion reste la même dans les prévisions de 2006.

La situation des écoles à Paris illustre bien où mène la politique de restrictions dans l'Éducation nationale.

Pour compenser le nombre insuffisant de postes, le rectorat de Paris a augmenté le «seuil» à partir duquel on peut créer une nouvelle classe. Ainsi, à part quelques écoles primaires qui connaissent de grandes difficultés, l'ouverture d'une classe interviendra pour cette rentrée à partir de 28 élèves par classe, au lieu de 27 précédemment. Pour les écoles situées en Zone d'éducation prioritaire (ZEP), le «seuil» passe de 24 à 25, et dans les maternelles, de 29 à 30.

Que ce soit dans les écoles, les collèges ou les lycées, la logique gouvernementale aboutit au même résultat: une surcharge des classes due au manque d'enseignants. C'est sans doute ce que Gilles de Robien, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, appelle «correspondre aux véritables besoins»...

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