Action Directe : Nathalie Ménigon restera en prison07/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1927.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Action Directe : Nathalie Ménigon restera en prison

Suite au refus, ces jours-ci, de la justice française de laisser sortir Nathalie Ménigon, une membre du groupe Action Directe qui demandait sa libération après avoir effectué les dix-huit années incompressibles de sa peine de prison, son comité de soutien a tenu une conférence presse où étaient présents des journalistes de L'Humanité, de Rouge et de Lutte Ouvrière.

Les membres d'Action Directe avaient été condamnés à perpétuité avec une peine incompressible de dix-huit ans, notamment pour les assassinats du PDG de Renault, Georges Besse, et du général Audran, spécialisé dans le commerce des armes.

L'avocat a relevé les contradictions dans les motifs du refus. Voici les principaux arguments: «Absence de précision du projet professionnel (horaires de travail non indiqués), tout en estimant qu'elle est trop malade pour travailler; sa sortie de prison pourrait choquer les victimes (alors que, selon l'avocat, les familles des victimes ne s'y opposaient pas); elle n'a pas renié ses idées, le texte admettant cependant qu'il n'y avait aucun risque de récidive».

Nathalie Ménigon aurait souhaité vivre à la campagne et travailler comme paysagiste. Ses défenseurs avaient fait appel à un organisme qui fait de l'insertion sans échec depuis vingt ans, mais il n'en a pas été tenu compte. Joëlle Aubron, seule membre d'Action Directe à avoir obtenu sa libération à ce jour pour des raisons de santé, a défendu sa camarade dans une intervention au téléphone, car elle est actuellement hospitalisée.

L'appareil d'État ne leur pardonne pas de s'être opposés à lui, alors qu'il n'a pas manqué d'indulgence vis-à-vis d'un vieux serviteur comme Papon, pourtant jugé et condamné à dix ans de prison pour avoir envoyé à Drancy, antichambre de la mort, 1690 Juifs pendant la période de l'Occupation.

Bien que Lutte Ouvrière s'oppose aux méthodes du terrorisme individuel qui étaient celles du groupe Action Directe, totalement étrangères aux principes du communisme révolutionnaire, Lutte Ouvrière soutient et continuera de soutenir les demandes de remise en liberté des militants d'Action Directe (outre Nathalie Ménigon, Georges Cipriani, Jean-Marc Rouillan ou Rémy Schleicher restent incarcérés, parfois depuis plus de vingt ans) comme d'ailleurs des nationalistes basques (Filipe Bidart, par exemple, est incarcéré depuis plus de dix-huit ans).

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