Six mois après le tsunami : Les sinistrés... toujours sinistrés24/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1925.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Six mois après le tsunami : Les sinistrés... toujours sinistrés

Six mois après le tsunami qui a ravagé les côtes de plusieurs pays de l'Asie du Sud-Est et fait plus de 200000 morts, les ONG (organisations humanitaires non gouvernementales) soulignent la lenteur des secours et de la reconstruction.

Au lendemain de la catastrophe, trois cents millions d'euros avaient été récoltés en quelques jours auprès de la population française. La même générosité s'était exprimée dans les autres pays, tant les images du désastre ont soulevé partout une émotion considérable. Pourtant, six mois après, on apprend que les ONG n'auraient utilisé que 10% de ces 300 millions récoltés en France tandis qu'en Indonésie, près de 600000 sinistrés ne sont toujours pas logés décemment, qu'au Sri Lanka, environ 100000 personnes vivent dans des camps, pour ne parler que de ces deux pays.

Des ONG n'ont pourtant pas chômé, apportant l'eau potable, creusant des puits, construisant des abris, transportant de la nourriture, approvisionnant des sinistrés en médicaments, etc. Seulement "la phase de reconstruction relève des États. Toute la bonne volonté et l'argent des humanitaires ne suffiront pas à reconstruire rapidement les pays. Nous ne sommes pas des entreprises de bâtiment public" expliquait une responsable de Médecins sans frontières. Les seules forces des ONG ne peuvent en effet suffire à faire face rapidement. Il faudrait des moyens importants -ceux dont disposent les gouvernements des pays riches- pour transformer cette aide financière en aide concrète pour la population des pays sinistrés. Même les gouvernements des États touchés par le tsunami ne peuvent pas vraiment faire face, en particulier parce qu'il s'agit d'États ne possédant pas les infrastructures (routes, chemins de fer, grands moyens de travaux publics, structures hospitalières, etc.) qui sont celles des pays riches.

Les gouvernements occidentaux, ceux de ces grandes puissances qui disposent de la capacité de construire une ville moderne, avec tous les équipements perfectionnés, en plein désert et en quelques jours, comme les États-Unis, la France ou la Grande-Bretagne, mobilisent des moyens techniques et humains énormes quand il s'agit d'intervenir militairement en Irak ou ailleurs. Mais ces mêmes gouvernements ne font rien sinon s'en remettre aux organisations humanitaires pour soulager rapidement les populations victimes d'une catastrophe naturelle.

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