Guadeloupe : Les travailleurs de la Sori tiennent bon!24/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1925.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guadeloupe : Les travailleurs de la Sori tiennent bon!

À la Guadeloupe, voilà plus de deux mois que les employés de la Sori sont en grève. Le conflit a éclaté suite au licenciement d'une employée dans cette filiale de la Servair qui, entre autres, prépare les plateaux-repas servis dans les avions.

Dans la foulée, suite au départ de sept employés à temps complet, les travailleurs ont réclamé aussitôt l'embauche de douze CDD. Vu les propositions de mi-temps, trois quarts temps et temps plein, ces emplois remplaçants ne coûteraient rien de plus à la direction. Malgré cela elle fait la sourde oreille.

Pire, un véritable harcèlement, notamment par téléphone, a été effectué contre l'employée dont le licenciement avait déclenché la grève. Cette camarade a fini par craquer et s'est désolidarisée officiellement de la grève et de ses camarades par lettre envoyée à l'inspection du Travail, disant abandonner sa revendication de réembauche. Mais l'opération sadique de la direction a échoué. Les grévistes estiment aujourd'hui que leur grève doit continuer pour l'embauche. C'est ainsi qu'ils ont répondu à une lettre de la direction leur intimant l'ordre de reprise du travail pour le lundi 13 juin par une pétition, signée par plus de 90 grévistes, pour la poursuite du mouvement. Sur 158 employés, il n'y a qu'une dizaine de non-grévistes et une bonne cinquantaine de grévistes "sur le terrain" quotidiennement. Les assemblées générales reconduisent le mouvement régulièrement. C'est donc forts de cette majorité que les grévistes tiennent bon.

Ils pensent du reste renouveler une action effectuée tout l'après-midi du samedi 11juin, où s'est tenu un meeting non-stop dans les halls d'arrivée et de départ de l'aéroport, au moment des mouvements d'avion des compagnies desservant la France. Des prises de parole en créole et en français ont été adressées aux travailleurs, à la population présente et aux nombreux touristes français, qui comprennent de nombreux salariés. Des témoignages poignants de grévistes, de femmes surtout, ont révélé la cruauté et le mépris des patrons de la Sori. Des travailleurs d'autres entreprises de l'aéroport sont intervenus en soutien, de même que les secrétaires généraux de la CGTG, de l'UGTG ainsi qu'un représentant de nos camarades du groupe Combat Ouvrier.

Le mercredi 22, comme le prévoient les textes, une réunion de conciliation devait se tenir entre un groupe de représentants des principaux syndicats de l'île, un groupe de patrons et le préfet. Les grévistes ne comptent pas dessus et savent que le succès de la grève dépend avant tout de leur mobilisation. Du reste, cette mobilisation ferait-elle à ce point peur aux "officiels" pour que l'entourage du tout nouveau ministre de l'Outre-mer ait tout fait pour qu'il évite les grévistes?

En effet, le samedi18, Baroin, en visite aux Antilles, est arrivé et reparti presque clandestinement de la Guadeloupe pour éviter de passer par l'aéroport et le piquet de grève. Il a dû passer par la Martinique pour arriver à Baillif en hélicoptère et repartir du Moule en hélicoptère vers la Martinique. Pour un ministre qui dit avoir peur des avions, il a été servi! C'est à croire qu'il a encore plus peur d'affronter les grévistes en colère. "Maire de Troyes" ou "mort de trouille"?

Partager