Fermeture de La Samaritaine : Les licencieurs doivent payer15/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1924.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fermeture de La Samaritaine : Les licencieurs doivent payer

Un des grands magasins parisiens, La Samaritaine, doit fermer ses portes, temporairement ou définitivement, à cause, nous dit-on, du manque de sécurité en matière de risque d'incendie. Les 1500 travailleurs du magasin, employés, démonstrateurs, vendeurs, etc., craignent pour leurs emplois et redoutent sa fermeture définitive.

La direction de La Samaritaine, un des fleurons de l'empire du luxe LVMH (Louis-Vuitton-Moët-Henessy) de Bernard Arnault, a déclaré que les travailleurs n'avaient rien à craindre, que leurs rémunérations et un emploi pour chacun seraient maintenus. Mais de tels discours n'engagent à rien et d'ores et déjà une partie du personnel non directement embauché par La Samaritaine a reçu des lettres de licenciement. Dès mardi 14 juin, les travailleurs étaient appelés par la CGT à se rassembler et à se mobiliser pour obtenir des garanties. C'est en tout cas la seule manière dont ils peuvent espérer obtenir quelque chose des patrons du trust.

L'annonce de cette fermeture pour défaut de sécurité en cas d'incendie tombe bien pour la direction d'une entreprise dont le chiffre d'affaires est en recul important. Cela fait en effet des années que ces problèmes sont connus et que, tout à fait consciemment donc, LVMH a fait courir des risques -importants d'après ses dires d'aujourd'hui- aux employés comme aux clients du magasin. Des travaux avaient déjà été effectués mais, selon les services de la préfecture de police de Paris chargés de vérifier la situation, ces travaux n'avaient rien changé quant au «risque incendie».

Ainsi pour LVMH, les problèmes de sécurité pourraient servir aujourd'hui de prétexte à une fermeture, avant la réalisation d'une bonne affaire. On parle de l'utilisation du bâtiment en vue d'autres activités sur ce site exceptionnel, au coeur de Paris, face à la Seine, entre le Louvre et le Châtelet, au moment même où la rénovation du quartier des Halles aiguise tous les appétits.

Bernard Arnault, surnommé paraît-il «L'Ange exterminateur», n'en serait pas à son premier coup de ce genre, genre qui lui a permis de multiplier sa fortune par 500 en vingt ans, la faisant grimper de 40 millions d'euros jusqu'à 20 milliards aujourd'hui.

En tout cas, ce trust fait d'excellentes affaires: plus d'un milliard d'euros de profit en 2004, soit en augmentation de 40% par rapport à l'année précédente. Cela lui permet d'augmenter de 12% les dividendes versés à ses actionnaires.

Autant dire qu'en écornant à peine ses réserves et en prenant sur ses profits, il aurait parfaitement les moyens de maintenir les salaires de tous les travailleurs pendant la durée des travaux.

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