DDE Isère : La décentralisation à l’Équipement15/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1924.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

DDE Isère : La décentralisation à l’Équipement

La Direction départementale de l'équipement (DDE) de l'Isère, chargée des routes, du logement, des constructions publiques et des transports, est concernée par la loi de décentralisation votée en août 2003, qui prolonge les lois Deferre de 1982.

Ses services vont être complètement éclatés avec la future décentralisation.

Actuellement, il existe vingt-cinq subdivisions de l'Équipement sur tout le département. Elles centralisent, sur un territoire donné, tout ce qui concerne les études et l'entretien routiers ainsi que l'aide aux communes en matière d'urbanisme et d'aménagement.

Après la décentralisation, les quelques grandes routes qui resteront classées nationales, à la charge de l'État, seront gérées par de nouveaux services regroupant plusieurs régions. Les autres routes, ex-nationales, seront confiées au Conseil général. Le Conseil général de l'Isère ouvrira ainsi treize «maisons du département» chargées des routes, des collèges et des services sociaux. Quant à la DDE, elle ne conservera que sept subdivisions pour continuer à aider les communes dans les domaines d'aménagement et d'urbanisme.

Tout cela fait que, là où existait un seul service, une subdivision, l'usager trouvera demain plusieurs services, dans des lieux différents selon que son dossier dépendra de l'État, du Conseil général, de la commune ou encore de la communauté de communes. Ou alors, là où il y avait une subdivision, il n'y aura plus rien, puisque plusieurs sites vont être fermés. Des fermetures qui viendront s'ajouter à celles déjà programmées des bureaux de poste ou des trésoreries en milieu rural.

Voilà donc les fameuses transparence et simplification annoncées avec la décentralisation, sans compter les dépenses occasionnées par ces déménagements!

Et l'avenir du personnel ?

Vendredi 10 juin la direction, accompagnée d'une représentante du Conseil général, convoquait les représentants syndicaux à un CTP (comité technique paritaire) à Grenoble, pour leur présenter ses projets de transferts et de réorganisation qu'elle prépare depuis des mois. Tout doit être mis en place au plus tard le 1er janvier 2007.

À l'appel de la CGT et de FO, environ 200 agents se sont «invités» à cette réunion, pour montrer qu'ils n'entendaient pas se laisser faire et exiger des garanties pour leur avenir. Ils ont ainsi pu constater que, si les projets de réorganisation semblaient ficelés, rien n'était clair pour le personnel.

Sur les 1200 agents actuels de la DDE, environ 600 devraient être transférés au Conseil général et une cinquantaine serait rattachée au nouveau service interrégional des routes nationales (situé probablement à Lyon). Quant au reste du personnel, il resterait en Isère sous la tutelle de l'État.

Il est certain que beaucoup d'entre nous devront se chercher un poste, et il faut s'attendre à des mutations d'office. Dans les services centraux et les subdivisions, la plupart des postes seront modifiés et, avec l'annonce des prochaines suppressions d'emplois, la crainte existe que la direction en profite pour les surcharger.

Pour l'instant, les agents qui travaillent dans les parcs et entretiennent les véhicules et engins ne savent rien de leur avenir. Le ministère traite leur problème à part. Pourquoi? Ces ouvriers d'État craignent une privatisation, tout comme ceux qui entretiennent le réseau des voies rapides urbaines, autour de Grenoble.

Les employés qui doivent être transférés au Conseil général ne savent pas dans quelles conditions ils le seront: quel sera leur nouveau statut, avec quelles rémunérations et quel lieu d'affectation, etc.?

Les agents sont inquiets mais le sentiment dominant est pour l'instant celui d'un immense gâchis accompagné d'une perte de temps et d'argent public.

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