Daewoo Longwy (54) : C’est le patron qui devrait être condamné15/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1924.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Daewoo Longwy (54) : C’est le patron qui devrait être condamné

Condamné en octobre 2004, à trois ans de prison dont dix huit mois ferme pour l'incendie de l'usine de Mont-Saint-Martin, Kamel Belkadi, ouvrier de Daewoo, avait fait appel. Le jugement a été rendu mardi 14 juin à Nancy. Le tribunal a certes réduit la peine mais il a confirmé sa culpabilité et l'a condamné à deux ans de prison avec sursis. Depuis le début, Kamel, soutenu par la CGT et de nombreuses associations et partis, clame son innocence. D'ailleurs, aucune preuve matérielle, ni aucun témoignage convaincant n'a pu être produit contre lui. Par contre, l'incendie a été une aubaine pour le patron et Kamel Belkadi faisait partie des ouvriers mobilisés contre la fermeture.

Coïncidence, le même jour, Kim Woo-choong, l'ancien fondateur du groupe, est rentré en Corée. Il s'est livré à la police après six ans de cavale dorée, en particulier en France. Il était en fuite après la faillite de l'empire Daewoo qui avait accumulé 80 milliards de dollars de dettes. Grand ami personnel de Chirac, Kim Woo-choong a obtenu par dérogation la nationalité française. Il avait aussi bénéficié d'un pont d'or pour ouvrir trois usines en Lorraine, toutes fermées aujourd'hui, laissant sur le carreau plus d'un millier de travailleurs.

Le PDG est accusé d'avoir détourné entre 20 et 35 milliards de dollars. À son arrivée en Corée, il s'est déclaré «profondément désolé» mais le bruit court qu'il aurait négocié sa reddition contre une amnistie présidentielle. Comme l'a rappelé l'avocat de Kamel, lors du procès en appel à Nancy, une plainte pour complicité de banqueroute contre Kim Woo-choong a été aussi déposée en France. Et ce n'est sans doute pas un hasard si l'ancien PDG a quitté la France au moment où cette plainte va sans doute commencer à être prise en compte par la justice.

Au tribunal de Nancy, les manifestants venus soutenir Kamel scandaient: «Les coupables sont ailleurs!». Kamel va se pourvoir en cassation.

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