Le seul "Contrat d'Avenir" : Un vrai emploi pour tous15/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1915.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le seul "Contrat d'Avenir" : Un vrai emploi pour tous

Au 30 avril prochain, les emplois dits de Contrat Emploi Solidarité (CES) ou de Contrat Emploi Consolidé (CEC) devraient avoir vécu. Ces contrats précaires destinés à fournir des emplois dans la fonction publique ou dans les associations devraient être remplacés, selon les déclarations du gouvernement Raffarin, par deux nouvelles formules de contrat précaire, les CAE, "Contrats d'Accompagnement à l'Emploi", et le "Contrat d'Avenir"!

Les ministres ont précisé récemment que les CES et CEC seraient automatiquement transformés en CAE ou en Contrats d'Avenir. "Le basculement sera sans aucune perturbation pour le bénéficiaire", assurait un membre du gouvernement.

Quand on a une bonne situation de ministre (même si cet emploi est aussi un emploi précaire), on peut tranquillement faire ce genre de déclaration. Mais pour les employés concernés, les modifications prévues aggravent leurs inquiétudes alors qu'ils se demandent déjà à longueur d'année si leur contrat sera renouvelé ou pas. D'autant que, depuis plusieurs mois, les consignes ministérielles insistaient sur une réduction radicale du nombre des postes. Ainsi à l'Education nationale dans le Val-d'Oise, l'objectif était de diminuer de moitié le nombre des CES et CEC qui devaient passer de 800 à 400.

Quant aux décrets d'application pour la mise en place des "Contrats d'Avenir", ils ont tardé à être signés. Et comme on en a fait plus d'une fois l'expérience, il se passe souvent beaucoup de temps avant que les administrations et les associations concernées maîtrisent ces nouveaux dispositifs et s'y engagent. L'inquiétude n'est donc pas tombée. La durée du travail hebdomadaire et les salaires correspondants sont un autre sujet d'inquiétude. Beaucoup craignent que les nouveaux contrats mis en place par le gouvernement passent de 30 à 26 heures en s'accompagnant d'une baisse correspondante du salaire.

Ces centaines de milliers d'emplois sont pourtant nécessaires. Il n'est pas rare, dans les établissements scolaires, que des travailleurs ayant un contrat CES ou CEC soient nécessaires au fonctionnement des services: surveillance, secrétariat, restauration, nettoyage. Sans eux, les établissements ne pourraient pas fonctionner.

Le gouvernement donne l'impression de s'activer aujourd'hui et déclare qu'il n'y aura pas de casse pour les intéressés, proximité du référendum oblige. Mais il crée pour eux des soucis supplémentaires. Car, au mieux, ces contrats demeurent dans la lignée de tous ces contrats concoctés par les gouvernements successifs, qui offrent une main-d'oeuvre à l'État ou au patronat, mais seulement des demi-emplois et des demi-mini-salaires aux travailleurs concernés.

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