Île Maurice : Le capitalisme tue15/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1915.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Île Maurice : Le capitalisme tue

Dans l'île Maurice, au début du mois de mars un ouvrier chinois, père de trois enfants, a trouvé la mort dans une usine de la Compagnie Mauricienne du Textile à Port-Louis. Ses camarades de travail accusent la fatigue résultant de l'exploitation féroce qu'ils subissent tous. Ces ouvriers travaillent de 7h30 à 23h30 tous les jours, avec deux pauses d'une demi-heure, et il leur est presque impossible de prendre un congé maladie.

La mort de leur camarade a fait éclater leur colère. Refusant de remettre le corps, les ouvriers ont décidé de partir en manifestation pour dénoncer leurs conditions de travail.

La réaction ne s'est pas fait attendre et l'État mauricien, voulant faire de ces sans-droits des sans-voix, a aussitôt envoyé ses forces de répression. L'affrontement contre les travailleurs, dont la grande majorité sont des femmes, a fait plusieurs blessés. Entre-temps, à Belle-Rose -quartier de Rose-Hill- un autre groupe de travailleurs chinois a décidé de manifester sa solidarité, tout en posant des revendications. Là encore, les forces de l'ordre sont intervenues violemment, faisant plusieurs blessés, dont deux qui ont dû être transportés d'urgence à l'hôpital. Retranchés alors dans les dortoirs de la CMT, les travailleurs chinois refusaient toujours de rendre le corps de leur camarade qu'ils avaient placé dans un cercueil réfrigérant, jusqu'à ce que les forces spéciales mauriciennes s'en emparent brutalement deux jours plus tard.

Voilà comment l'État mauricien traite les travailleurs quand les profits de sa bourgeoisie sont en jeu. Dans le classement des entreprises, on parle de la Compagnie Mauricienne du Textile comme de l'une des plus profitables du secteur avec 24 millions d'euros de bénéfices déclarés. Des bénéfices qui se font avec la sueur et le sang des travailleurs.

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