Enseignement : Des coups pour qui conteste les économies de moyens15/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1915.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : Des coups pour qui conteste les économies de moyens

Depuis plusieurs jours, la police intervient rudement contre les lycéens toujours mobilisés pour l'abrogation de la loi Fillon et qui, pour se faire entendre, bloquent l'entrée d'un certain nombre d'établissements.

Lorsque les lycéens manifestaient massivement à Paris en février-mars derniers, la sécurité des cortèges et celle des lycéens n'étaient pas le souci de Fillon. Mais lorsque des lycéens bloquent l'entrée de leur établissement, tentent d'entraîner les élèves d'autres lycées ou veulent manifester tout simplement, là Fillon joue les durs et envoie les matraques de ses CRS, qui y ont été de bon coeur comme au lycée Montaigne à Paris. "Je ne laisserai pas une infime minorité bloquer le fonctionnement des établissements à quelques semaines du baccalauréat", a-t-il déclaré.

Le problème pour ce ministre musclé, c'est que plus sa police intervient et plus les interventions de celle-ci scandalisent des lycéens de plus en plus nombreux, des parents et des enseignants.

Utilisant une technique bien connue -après le bâton, la toute petite carotte du dialogue- Fillon a reçu les représentants de deux organisations lycéennes, la Fidl et l'UNL, et leur a redit qu'il n'était pas question ni de revenir sur sa loi, ni de cesser de faire intervenir la police. Il appelle cela le dialogue.

Dans le rôle de père Fouettard, Fillon a choisi de s'adresser à son public de droite qui apprécie la manière forte à l'encontre de ces lycéens qui ne peuvent, pour ces gens-là, qu'être de dangereux trublions. Mais, vis-à-vis des jeunes en colère, cette curieuse pédagogie a des effets contraires.

En tout cas, jusqu'à présent, loin d'être à la hauteur de sa tâche de premier pion de France, Fillon semble jouer tout simplement le rôle du pompier pyromane.

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