STMicroelectronics (Grenoble) : De l’argent pour nos salaires, pas pour les actionnaires !06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STMicroelectronics (Grenoble) : De l’argent pour nos salaires, pas pour les actionnaires !

Lors des dernières négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction a annoncé un intéressement amputé de quarante pour cent par rapport à l'année dernière et une enveloppe de 2,7% pour les augmentations de salaires. En arguant, pour justifier cette baisse, de la baisse du dollar, des déficits commerciaux et publics, du sous-emploi (en gros, elle avoue que la crainte du chômage chez les salariés lui permet de maintenir des salaires stables...) et d'autres arguties dont nous n'avons que faire. D'autant plus que les dividendes versés aux actionnaires ne cessent d'augmenter, ils représentent cette année 112 millions de dollars. Le nouveau PDG, quant à lui, s'est vu voter lors de la dernière assemblée des actionnaires, une prime de 1,3 million de dollars modulable en fonction des résultats financiers de STM.

À la suite d'une assemblée générale de compte rendu de NAO, organisée par la CGT, nous sommes partis en manifestation dans l'usine, à plus d'une centaine d'ingénieurs et techniciens, sono en tête. Ça tombait bien, juste à ce moment le DRH organisait une réunion d'explication des mesures salariales annoncées pour la hiérarchie. Celle-ci avait droit à une explication de texte car nous sommes en pleine période d'entretiens individuels qui valent pour le mérite et donc l'augmentation.

Nous nous sommes donc arrêtés à la porte de la réunion, en criant, aidés de la sono: «De l'argent pour les salaires, pas pour les actionnaires!», «On veut des salaires, pas des clopinettes!» Cela eut un effet collatéral immédiat: dans la salle de réunion, les langues se sont déliées, des chefs se sont plaints de leur manque de crédibilité face aux employés qu'ils doivent apprécier, finalement pas mécontents de dire au DRH ce qu'ils pensaient de la manière dont on allait les augmenter. Certains se sont même joints à nous.

Le DRH a été apostrophé à sa sortie de réunion et l'annonce d'une augmentation de la prime d'intéressement de 300 euros supplémentaires n'a pas empêché un collègue de lui répondre que cette prime est en partie payée par nos impôts suite à l'annonce de Breton, le ministre des Finances. Nous avons remis ça le lendemain, et le mardi suivant, le 29 mars, manifestant cette fois-ci, aussi dans d'autres parties de l'usine pour nous faire entendre des autres salariés.

À chaque assemblée générale, un point est fait sur les réactions de nos collègues des autres usines situées en France, qui sont plutôt des sites de production. À Tours, la grève dure depuis la fin mars, des AG et des débrayages se sont tenus à Rousset près de Marseille et à Crolles près de Grenoble.

À Grenoble, parmi les salariés, beaucoup sont conscients que le problème des salaires nous touche tous et que c'est tous ensemble que nous pourrons gagner face aux patrons.

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