SKF, Faiveley, STM, Gault et Frémont (agglomération de Tours) : Grèves en série pour les salaires06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SKF, Faiveley, STM, Gault et Frémont (agglomération de Tours) : Grèves en série pour les salaires

Les salariés de l'usine STMicroelectronics de Tours sont en grève depuis le 23 mars pour imposer une augmentation de leurs salaires. Bien que jusqu'à présent les grévistes -qui revendiquent une augmentation de 8% des salaires avec un «plancher» de 150 euros et une prime d'intéressement de 1500 euros- ne soient pas parvenus à faire céder leurs patrons, leur grève rencontre une large sympathie dans les entreprises de Tours.

C'est que STMicroelectronics, qui a pris le relais d'une usine de semi-conducteurs Thomson et qui compte quelque 1500 salariés, n'avait pas connu de grève depuis une vingtaine d'années. Nombre de grévistes sont de jeunes travailleurs -des travailleuses en fait en majorité- qui se sont employés à faire connaître leurs revendications à la population.

Ils ont ainsi fait savoir que STMicroelectronics, connu pour avoir jeté des centaines de salariés à la rue en fermant son usine de Rennes, avait dans le même temps bénéficié d'aides publiques considérables de la part de la région Centre et de la communauté d'agglomération de Tours.

Ils ont mis en parallèle leurs bas salaires -à peine plus du smic, treizième mois inclus-, l'augmentation de 2,7% (augmentations individuelles incluses) proposée par les patrons, et par ailleurs les résultats financiers du groupe: 601 millions de dollars de bénéfices en 2004, en hausse de 131% sur l'année précédente.

Une augmentation de 300 euros de la prime d'intéressement, passée de 750 à 1050 euros, a été consentie pour tous les salariés du groupe au tout début de la grève. Cela ne compense pas totalement la diminution préalablement annoncée par rapport à l'an dernier. Et, pour le reste, les patrons n'ont répondu pour l'instant que par des menaces et des provocations: banderoles arrachées, gréviste bousculée par le directeur, recours aux huissiers. Même s'ils ont décidé, dans l'espoir d'être rejoints par ceux des non-grévistes qui affirment leur solidarité, de n'appeler qu'à deux heures de débrayage chaque jour au changement d'équipe à partir du mardi 5 avril, les grévistes tiennent bon. Ils espèrent le renfort de leurs camarades de STM-Crolles dans l'Isère et sont confortés déjà par le soutien de nombreux travailleurs et militants des entreprises de l'agglomération.

Jeudi 31 mars, ils ont reçu lors d'une manifestation commune le renfort des travailleurs de l'usine Gault et Frémont, florissante entreprise d'emballages pour pâtisserie et boulangerie de Saint-Pierre-des-Corps, qui venaient à leur tour de se mettre en grève pour une augmentation de 5% des salaires.

Depuis la grève de SKF qui, à la mi-février, avait en quatre jours imposé une augmentation de 3,3% des salaires, suivie par la grève du fabricant de matériel ferroviaire Faiveley qui s'était conclue en 24 heures par l'octroi d'une augmentation de 3,5%, puis des débrayages à la FNAC, c'est toute une série d'entreprises privées, qui toutes affichent de gros bénéfices, qui ont été touchées par des mouvements pour les salaires.

À la question d'un journaliste qui lui demandait après la grève de SKF: «Peut-on craindre que d'autres salariés de grandes entreprises se mettent en grève demain pour réclamer un petit bonus en bas de leurs fiches de paie?», le président du Medef-Touraine avait répondu que non, il n'y avait rien à craindre, ces entreprises étant «bien structurées, avec un comité d'entreprise, une convention collective et de bonnes représentations syndicales...» Les travailleurs sont peut-être en train de le détromper.

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