PDG de Total : Plus de deux millions par an, lui peut se réjouir !06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

PDG de Total : Plus de deux millions par an, lui peut se réjouir !

Dans un article intitulé «Se battre, gagner et s'en réjouir» paru dans Le Monde du 2 avril, Thierry Desmarest, le PDG du groupe TotalFinaElf, nous invite à nous «réjouir de l'importance des bénéfices des champions industriels». Il sait de quoi il parle, puisque le groupe dont il est le dirigeant affiche 9,04 milliards d'euros de bénéfices, en hausse de 23% par rapport à l'année précédente.

Desmarest essaie de nous convaincre que tous, patrons et salariés, doivent s'en féliciter, s'élevant contre ceux qui insinuent que les salariés passeraient au second plan. «L'entreprise, dit-il, est une communauté d'intérêts conciliés: les siens, ceux de ses clients, ceux de ses actionnaires et ceux de ses salariés.» Les travailleurs de la filiale Arkema dans la chimie, qui s'opposent aux menaces de licenciement qui pèsent sur dix usines, apprécieront cette «communauté d'intérêts» entre patrons et ouvriers, qui aboutit pour les uns à engranger les profits et pour les autres à pointer à l'ANPE. Dans l'usine Arkema de Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence, la menace pèse sur 725 emplois, auxquels il faut ajouter 3000 emplois indirects, soit 80% des effectifs industriels et 10% des salariés du département. Licencier et ruiner une région fait sans doute partie des «efforts mis en oeuvre de manière exemplaire» sur le plan social, «dans le plus grand respect des personnes».

Thierry Desmarest a certes, quant à lui, de quoi se réjouir vraiment, avec un salaire annuel équivalant à 171 années de smic (selon des chiffres de 2003), bien qu'il soit loin derrière celui de Lindsay Owen-Jones, le PDG de L'Oréal, dont le salaire annuel est équivalant à 445 années de smic.

L'injustice de cette situation, dans laquelle les milliards des actionnaires ne servent ni à maintenir les emplois ni à augmenter les salaires, risque fort de pousser les travailleurs à «se battre» contre les patrons pour «gagner» et alors... vraiment «se réjouir» de la victoire.

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