Nos lecteurs écrivent : RMIste sous contrôle06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Nos lecteurs écrivent : RMIste sous contrôle

J'ai 53 ans, au RMI depuis novembre 2003, j'ai touché depuis 191 euros par mois en plus de ma pension de réversion, soit 576 euros par mois pour deux, car j'ai ma fille à charge.

Pour ces 191 euros, une assistante sociale m'a dit qu'il était obligatoire de signer en même temps un contrat d'insertion, dans lequel je m'engageais à suivre tous les entretiens, les formations, à répondre à toutes les convocations de multiples services: le PLIE (Plan local pour l'Insertion et l'Emploi), les associations chargées de formation, l'ANPE.

J'ai dû attendre que mon dossier passe devant une commission et soit accepté par le Conseil général, et pendant quatre semaines je n'ai rien touché.

Tous les trois mois, je dois refaire une demande pour que mon RMI soit renouvelé, en apportant les preuves que je cherche bien à me réinsérer, avec à chaque fois le risque que ma demande soit refusée et qu'en plus je doive rembourser les indemnités versées entre temps. Et attention à ne pas rater la date pour cette démarche, car je ne reçois pas toujours de lettre de rappel!

Je suis obligée de présenter un «Objectif de Projet Individuel» (OPI), car c'est à moi de faire un plan pour retrouver du travail, alors qu'il n'y a pas d'embauche.

La pression est constante, puisque une fois par semaine je suis convoquée, je dois signer une feuille de présence et rendre compte de mes recherches d'emploi. Si je veux faire une formation, c'est obligatoirement en fonction du projet déterminé avec le PLIE et l'ANPE. Moi qui suis secrétaire, on m'a tout de suite proposé de me reconvertir comme auxiliaire de vie -les fameux emplois Borloo. Il a fallu que je tienne bon pour ne pas me retrouver d'office dans cette formation.

Rien n'est fait pour nous aider dans nos recherches d'emplois. Il n'y a plus à l'ANPE un conseiller particulier au courant des problèmes des RMIstes. Pour relever les annonces, il faut le faire à la main car il n'y a qu'une seule borne pour fournir la liste. Pas moyen d'utiliser internet pour voir d'autres annonces que celles de l'ANPE, pas moyen d'envoyer des fax ou des mails à un employeur, quant à la photocopieuse, elle est toujours en panne. Quand j'explique que je n'ai pas internet et que les mails et les fax cela coûte cher, les employés de l'ANPE me conseillent d'aller voir une association, mais les associations font de plus en plus souvent payer ces services.

En plus, la CAF qui me verse le RMI et l'allocation logement a décrété qu'il y a un an elle m'avait trop versé, parce que j'avais touché des allocations des ASSEDIC. Elle voulait prélever 1000 euros de trop-perçu à raison de 89 euros par mois. J'ai immédiatement fait un recours mais ce n'est qu'au bout de trois mois que la CAF a accepté de diminuer la somme de moitié. Et ce n'est pas la petite augmentation qui porte le montant de mon RMI à 202 euros ce mois-ci qui va me faire sortir du rouge.

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