Le procès des marchés d’Ile-de-France : Secret de polichinelle06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le procès des marchés d’Ile-de-France : Secret de polichinelle

Depuis le 21 mars s'est ouvert le procès dit des marchés d'Ile-de-France, qui devrait élucider les conditions d'attribution des chantiers de réhabilitation de 471 lycées de la région. Vu le temps qu'a mis la justice à ouvrir le procès, vu aussi les tenues des premières audiences, il n'est pas certain qu'on en sache beaucoup plus à l'issue de ce procès prévu pour durer jusqu'à la fin du printemps.

Tout a commencé en 1986. Les régions étant désormais chargées de l'entretien des lycées, le Conseil régional d'Ile-de-France décida alors la rénovation de 471 d'entre eux, ce qui n'était pas un luxe. Ces travaux s'étalant sur une dizaine d'années représentaient pour la région une dépense de 24 milliards de francs, un pactole pour les entreprises du bâtiment.

Rapidement, sous l'égide du président RPR (l'ancêtre de l'UMP) du Conseil régional, un système de répartition des différents chantiers entre différentes entreprises se mit en place, en vue de garantir des profits maximaux pour chacun des constructeurs en concurrence. La plus grande part du gâteau, 70%, revint sans surprise aux plus grosses entreprises de cette branche, les Bouygues, Dumez, Spie-Batignolles... Au passage, elles devaient verser une prime répartie entre les principaux partis politiques de droite, mais aussi de gauche, ayant un groupe au Conseil régional, ce qui constitue un détournement de fonds, passible des sanctions de la loi.

Ainsi les partis de droite ont reçu, entre 1990 et 1995, 85,6 millions de francs, le Parti Socialiste 46,7 millions et le Parti Communiste 21, alors que la loi de janvier 1990 votée sous la gauche n'autorisait le financement des partis politiques par des entreprises qu'à hauteur de 500000 francs.

Selon les représentants d'entreprises inculpés, ils étaient victimes d'un racket qu'ils acceptaient à leur corps défendant! Un racket qui, loin de laisser ses victimes sur la paille, leur ouvrait la possibilité de juteux profits. Encore une fois, la politique politicienne a fait bon ménage avec les affaires. Mais ce n'est sans doute pas la dernière.

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