DDE (Guadeloupe) : Ouvriers et employés en grève illimitée06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

DDE (Guadeloupe) : Ouvriers et employés en grève illimitée

Comme c'était à prévoir, en Guadeloupe, face aux atermoiements de la Direction départementale de l'Equipement, les 700 employés et ouvriers de ce service se sont mis en grève illimitée à l'appel des fédérations CGTG et FO.

La raison de la colère est le fait que la direction n'a donné aucune suite favorable aux interpellations des agents après les graves dégradations du bâtiment du centre de Saint-Phy à Basse-Terre, suite au séisme de novembre dernier. Les employés de ce centre exercent leur droit de retrait depuis le 7 mars. Ils se rassemblent devant le bâtiment tous les jours, mais refusent d'y entrer, estimant qu'ils ne sont nullement en sécurité. Leurs craintes ont été justifiées par des organismes de contrôle technique des bâtiments tels que l'ITEC et le bureau Véritas. Le Comité d'hygiène et l'Inspection du travail ont fait de même. Tous estiment nécessaire la reconstruction du bâtiment. Les employés demandent à être relogés dans d'autres locaux de travail. Il est à noter que d'autres bâtiments de la DDE, dans d'autres parties de l'île, ont aussi souffert à des degrés divers. Le 30 mars, c'est donc l'ensemble du personnel qui est entré en grève illimitée dans tous les services.

Le mécontentement est d'autant plus grand que les agents de la DDE doivent aussi faire face à une sorte de «chronique d'une décentralisation annoncée» qui ne leur promet rien de bon. Un certain nombre de compétences de l'État devraient passer sous la tutelle de la région et du département, avec licenciements et pertes d'avantages à la clef. Alors, si les problèmes d'insécurité ont été le facteur déclenchant du mouvement, ce sont bien des craintes et des rancoeurs accumulées qui s'expriment aujourd'hui avec d'autant plus de force.

Quand on ajoute à cela le comportement du directeur parlant «d'angoisses stériles» ou, de manière méprisante, de «femmes victimes tout simplement d'un grand stress» pour minimiser les risques postsismiques, son appel aux forces de l'ordre fin mars pour déloger les grévistes venus manifester dans les locaux de la direction, la légèreté avec laquelle il traite cette question d'insécurité depuis le début, on se rend bien compte qu'il y avait tous les ingrédients de l'explosion de colère qui se manifeste aujourd'hui dans l'entreprise.

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