Bus et tram d’Orléans : Les conducteurs en grève pour les salaires et la dignité25/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1912.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bus et tram d’Orléans : Les conducteurs en grève pour les salaires et la dignité

La grève des conducteurs de bus et de tram d'Orléans a commencé le 8 mars, au moment des négociations salariales, à l'appel de l'ensemble des syndicats, sauf la CFDT, qui avait signé l'accord proposé par la direction. Devant des propositions insuffisantes, la grève a été reconduite par 80% des 450 conducteurs (sur 660 employés). À la manifestation du 10 mars à Orléans, nous étions plus d'une centaine.

Les salaires sont parmi les plus bas, 10% en dessous de la moyenne nationale, sur les réseaux de même taille. Cela représente 1300 euros net par mois au bout de 15 ans, 1500 pour 27 ans d'ancienneté. Depuis l'accord des 35 heures, les salaires sont pratiquement bloqués, et les nouveaux embauchés touchent maintenant 150 euros de moins sur leur salaire de base. Tout cela pour un travail souvent éprouvant: horaires pouvant commencer à quatre heures et se terminer après minuit, travail les week-ends et jours fériés, maladies de dos. Mais la direction de cette société, depuis peu privée, se vante de l'augmentation des bénéfices et du nombre de passagers.

Ce qui n'est pas passé du tout, c'est d'avoir été, au début du mouvement, traités par le directeur de «guignols» et d'«incapables». Ce même directeur avait déjà sévi à Grenoble, où il avait été séquestré trois jours par les salariés lors d'une grève. Particulièrement arrogant, il cherche depuis le début à nous diviser et est responsable de la dégradation du climat dans l'entreprise.

Depuis le début du mouvement, c'est entre 70 et 80% d'entre nous qui sommes en grève ou participons aux débrayages, et le trafic est très perturbé. Les usagers sont dans l'ensemble compréhensifs, malgré les queues visibles aux arrêts de bus. Tous les jours, nous nous retrouvons nombreux au piquet de grève où nous avons sorti barbecue et merguez.

Surprise par notre détermination, la direction a dû en rabattre: après avoir fait la sourde oreille, elle demande maintenant à nous rencontrer tous les jours. Mais ce qu'elle propose c'est d'augmenter les primes. C'est une manière de nous augmenter à la tête du client et de chercher à nous diviser, alors que ce que nous voulons, ce sont de vraies augmentations de salaires avec trois points de coefficient supplémentaires pour tous, en plus des 2% proposés par la direction.

Cela fait vingt ans qu'on n'avait pas vu un tel mouvement. De l'argent, il y en a, et nous sommes décidés à aller jusqu'au bout pour obtenir notre dû.

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