Sanmina - Tourlaville (Manche) : La direction tente de museler les travailleurs17/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1907.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanmina - Tourlaville (Manche) : La direction tente de museler les travailleurs

L'usine Sanmina (ex-Alcatel) de Tourlaville, à côté de Cherbourg, emploie 300 personnes en CDI. Depuis toujours, elle a recours au travail précaire pour compléter l'effectif; il n'est pas rare de voir 150 intérimaires dans les différents ateliers. Or, mardi 8 février, un délégué syndical a été sanctionné pour avoir réclamé leur embauche.

Il y a quelques semaines, nous étions plusieurs dizaines à débrayer à l'appel de la CGT pour réclamer l'embauche des camarades en CDD et des intérimaires qui le souhaitent. La direction refuse de renouveler leur contrat, prétextant que la charge de travail baissera lorsque nous fabriquerons un nouveau produit, d'ici à quelques mois. Mais aujourd'hui, ce que nous constatons, c'est les 3x8, les heures supplémentaires à gogo et le travail le samedi... bref, des conditions justifiant largement l'embauche de tous ceux de nos camarades précaires qui le souhaitent.

Un tract a été envoyé le lundi 31 janvier à toutes les adresses du réseau intranet de l'entreprise, afin de faire connaître nos revendications dans les autres usines du groupe. La direction a réagi en interrompant l'envoi et en convoquant, pour le sanctionner, le délégué dont le nom figure comme titulaire de l'ordinateur syndical. Après l'accusation fantaisiste de sabotage, la direction a fini par formuler son véritable grief: elle nous reproche d'avoir fait savoir dans les autres usines ce qui se passait chez nous. C'est pourquoi, malgré un premier débrayage de soutien vendredi 4 février, la direction a annoncé le mardi suivant la mise à pied pour trois jours de notre camarade.

La direction espère peut-être faire taire ainsi les salariés les plus rebelles. Mais ces derniers s'emploient à démentir ce calcul. Jeudi 10 février, ils débrayaient à nouveau pour protester contre la sanction et tenir une conférence de presse devant les grilles de l'usine. Quant au délégué, il va porter l'affaire devant le Conseil des prud'hommes.

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