Parfums Nina Ricci : À points ou autrement, les licenciements sont scandaleux17/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1907.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Parfums Nina Ricci : À points ou autrement, les licenciements sont scandaleux

Les médias ont largement commenté la décision de la direction des Parfums Nina Ricci de licencier 212 des 781 salariés qu'elle emploie sur trois sites en France, et surtout de mettre en place un système de points afin de choisir qui serait licencié et qui ne le serait pas.

Le barème utilisé prendrait en considération notamment les charges de famille, l'ancienneté dans l'entreprise ainsi que les "qualités professionnelles" de chaque salarié. Que de tels critères soient pris en compte dans un plan de licenciement, ce n'est pas nouveau. La différence, c'est que la direction de Nina Ricci les a listés et a défini par écrit le nombre de points auquel chaque situation correspond. Ainsi un célibataire ou un salarié sans enfant à charge se verrait attribuer 4 points, 8 points avec un enfant et 18 points avec trois. Et malheur à ceux qui, en bas de la grille d'évaluation, totaliseront le moins de points.

Chez Nina Ricci on se préoccuperait donc de licencier... de façon "juste"! Mais outre qu'il n'y a rien de juste dans ces distributions de points, le scandale c'est les licenciements. Cette entreprise envisage froidement de mettre 212 salariés au chômage, dont la moitié pour le seul site d'Ury (Seine-et-Marne) où l'usine serait définitivement fermée. Les dirigeants de la société invoquent des raisons économiques, ce que contestent les syndicats en faisant état d'un chiffre d'affaires en augmentation de 12,3% en 2004. Par ailleurs, Nina Ricci est rattachée à un groupe espagnol très prospère, Puig Prestige Beauté, qui aurait largement les moyens de maintenir les emplois.

Les dirigeants et les actionnaires en ont décidé autrement. Et en établissant des critères pour le choix des licenciés, ils comptent bien mettre la pression sur l'ensemble des salariés, en espérant que chacun aura des raisons de se sentir menacé.

L'affaire n'est toutefois pas réglée et, à en juger par les réactions des travailleurs dont les télévisions se sont fait l'écho, le parfum de la colère pourrait bien l'emporter sur celui de la résignation.

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