ATB-Selni - Nevers (Nièvre) : Le chantage de la direction17/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1907.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ATB-Selni - Nevers (Nièvre) : Le chantage de la direction

L'usine, qu'on appelle "la Thomson" à Nevers, existe depuis plusieurs dizaines d'années. On y fabrique des moteurs de machines à laver.

En 1990, elle était rachetée par Elfi. Puis, après une association avec Moulinex, elle passait début 2002 sous le contrôle du groupe italien Elco et devenait Elco-Brandt. En mai 2004, l'usine était à nouveau vendue au groupe autrichien ATB et devenait ATB-Selni. À l'époque, le PDG d'ATB déclarait: "Nevers est une très bonne usine, dotée d'infrastructures favorables à la conquête de marchés."

Neuf mois plus tard, la direction d'ATB prétend que l'entreprise est en difficulté et qu'il faut redresser la situation. Le directeur explique que, "pour que les actionnaires maintiennent leurs engagements, il faut faire des efforts". Et le 2 février, nous étions appelés à nous prononcer par un vote sur un "plan de réduction de la masse salariale".

Dans ce plan, tous les efforts étaient pour les travailleurs: gel des salaires en 2005, une heure de plus par semaine sans augmentation de salaire, réduction de la prime d'ancienneté, suppression de la prime d'équipe, réduction du paiement des heures de nuit (15% au lieu de 25%), gain de productivité, réduction de la formation.

Si nous acceptions ce plan, la direction disait qu'elle "s'engagerait pour 2005 et 2006, à n'effectuer aucun transfert d'activité ou de service". Mais "en fonction des commandes, d'autres adaptations de personnel ne peuvent cependant pas être exclues". En clair, la direction ne s'engageait sur rien.

Et si nous n'acceptions pas le plan, disait-elle, "les actionnaires décideront des mesures à engager", ce qui voulait dire: il faut accepter ou tout peut arriver!

Le vote devait être nominatif (notre nom serait noté sur le bulletin de vote) parce que la direction voulait connaître la position de chacun... et ne pas voter était considéré comme une approbation!

Eh bien, le vote n'a pas eu lieu car l'immense majorité d'entre nous n'en a pas voulu. Mardi 8 février, au Comité d'entreprise, la direction a seulement dit que les décisions seraient prises à la fin du mois de mars mais que, bien sûr, il faudra que l'on "fasse des efforts".

On sait aussi que la direction a en projet de délocaliser une partie de la fabrication en Tchéquie (le bobinage d'un type de moteur à haute vitesse) et qu'elle va continuer à faire pression sur nous.

Mais les travailleurs d'ATB-Selni ne sont pas décidés à se laisser faire. Ils ont refusé le premier plan de la direction et sont prêts à refuser les suivants.

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