Montpellier - Cité de La Paillade : Les locataires de la tour Catalogne manifestent à la mairie09/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1906.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montpellier - Cité de La Paillade : Les locataires de la tour Catalogne manifestent à la mairie

La tour Catalogne, dans le quartier de La Paillade à Montpellier, est vouée à la démolition depuis des années. Elle est laissée à l'abandon et se dégrade. Depuis le mois de septembre, les locataires se sont mobilisés pour obtenir des logements décents.

«Pas d'hiver sans chauffage», c'est ce que veulent ceux qui ont manifesté mercredi 2 février sur la place de la Comédie à Montpellier. Les manifestants, en très forte majorité des femmes, ont distribué des tracts pour dénoncer la situation qui leur était faite. Quand il fait froid dans la rue, il fait tout aussi froid dans beaucoup d'appartements de la tour. Dans certains logements, le chauffage est hors d'état depuis longtemps. Beaucoup de fenêtres ne ferment pas correctement et laissent passer l'air glacé.

Les passants, en prenant les tracts des locataires, comprenaient leur colère et les encourageaient à persévérer.

Suite à leur mobilisation contre le bailleur ACM (Aménagement et Construction de Montpellier), des locataires ont obtenu quelques travaux: la machinerie de l'ascenseur a été sécurisée, le minimum a été fait pour mettre les fils électriques hors de portée des enfants, le hall, plongé dans l'obscurité depuis des mois, est enfin éclairé, quelques peintures ont été refaites, la porte d'entrée réparée. Cela camoufle les horreurs les plus visibles, tout ce que la télévision avait filmé au cours de différents reportages lors de visites guidées organisées par les locataires.

Quelques-uns seulement ont obtenu un relogement dans d'autres HLM mais, au rythme de quelques-uns par mois, il faudra du temps avant que les 65 familles soient relogées. Aussi les locataires ont-ils décidé de s'adresser à la mairie, en partie gérante d'ACM. Ils avaient bien demandé un rendez-vous mais, quand ils sont arrivés à la mairie, toutes les portes étaient fermées. Ils n'ont trouvé que des policiers municipaux essayant de les persuader de rentrer dans leur quartier, les assurant que le conseiller municipal délégué aux HLM les rencontrerait le lendemain.

Le lendemain, les responsables de l'Office public ont non seulement changé l'heure de la réunion, mais aussi le lieu, montrant ainsi leur volonté de recevoir le moins possible de locataires. Malgré tout, une quarantaine étaient présents à la réunion. Directeurs et élus ont promis d'augmenter le rythme des relogements et de passer à douze par mois, pour qu'il n'y ait plus personne dans la tour à la rentrée scolaire prochaine.

Un responsable a même déclaré: «Les choses se sont mal déroulées, je ne croyais pas qu'on en était là. » C'est reconnaître que, sans la mobilisation des locataires depuis des mois, rien ne serait fait.

Reste à savoir si les appartements proposés seront insalubres et du genre de la tour Catalogne, ou pire, et s'il ne restera pas des locataires «oubliés» dans la tour.

Comme disait une locataire, «nous ne voulons pas quitter une poubelle pour une déchetterie».

Les locataires ont bien raison de ne pas se contenter de vagues promesses et de continuer à se mobiliser tant que tous ne seront pas correctement relogés.

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