Assistance Publique Hôpitaux de Paris : " Déconcentrer " le travail, c'est concentrer le mécontentement27/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1904.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Assistance Publique Hôpitaux de Paris : " Déconcentrer " le travail, c'est concentrer le mécontentement

Grève dans les économats des hôpitaux de l'Assistance Publique? Voilà qui ne s'est pas vu depuis longtemps.Mais de tels mouvements ont commencé dans quatre hôpitaux et la colère est dans l'air.

L'économat est le service administratif de chaque hôpital qui reçoit les commandes des services et les transmet aux fournisseurs. Après la livraison par ceux-ci, c'est encore l'économat qui gère les factures de sorte que les fournisseurs soient payés.

Jusqu'à maintenant, la dernière opération sur les factures, le "mandatement", était effectuée par l'administration centrale de l'AP. Le service central comptait 32personnes. À partir de cette année, le mandatement est déconcentré, c'est-à-dire s'ajoute à toutes les tâches que remplit chaque économat d'hôpital. Mais si le travail est déconcentré, les effectifs ne le sont pas: les économats devront faire le mandatement en plus, à effectifs constants.

Or, dans ces services, la charge de travail est déjà très lourde. Les rapports avec les services hospitaliers et avec les fournisseurs ne sont pas simples, compliquant la gestion des milliers de commandes. Les systèmes informatiques sont complexes et évoluent sans arrêt. Enfin, dans le cadre du plan d'économies de l'AP, l'ensemble des services administratifs va devoir rendre des postes et les économats ne sont pas à l'abri de ces restrictions.

La déconcentration du mandatement a donc été ressentie comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase, entraînant des discussions, de l'inquiétude et du mécontentement.

Pour obtenir des effectifs et une prime correspondant à ce nouveau travail, l'économat de l'hôpital Necker s'est mis en grève, il y a deux semaines. Les employés ont transmis par fax et par internet leurs revendications et les indications sur leur mouvement aux autres hôpitaux. Ces courriers ont suscité de nombreuses réactions. Dans bien des établissements, les employés ont rencontré les directeurs pour leur demander primes et effectifs. Dans quelques-uns, un préavis de grève a été déposé pour faire réagir la direction. Enfin, dans trois autres hôpitaux, la grève a été déclarée.

Mais il y a quarante-six hôpitaux à l'AP. Aussi les grévistes de Necker ont-ils décidé d'appeler à une assemblée générale, mardi25janvier, de l'ensemble des personnels des économats. Il est venu 60personnes à cette réunion, représentant treize hôpitaux. Chacun a pu décrire l'ambiance de son service, l'intensité de sa charge de travail et les particularités de son organisation.

L'idée de la grève n'est pas partagée par tous les hôpitaux. Le souvenir d'autres grèves et des retenues qui s'en sont suivies est un frein. La pression des directeurs, qui ne veulent pas que les fournisseurs risquent de ne pas être payés, se fait sentir sans ménagement: menaces de retenues de salaires, voire de sanctions pour refus d'obéissance! D'un autre côté, les mêmes directeurs adressent pour la plupart des courriers à la directrice générale pour appuyer la demande de reconnaissance pécuniaire des agents de leur économat.

À l'issue de l'assemblée générale, la CGT a proposé un rassemblement devant le siège de l'AP le jeudi 3 février à 11heures, ce qui a reçu l'approbation générale. Elle a parlé d'y inviter l'ensemble des administratifs de l'AP, mais les participants à l'assemblée générale préféreraient d'abord étendre le mouvement dans leur propre économat et dans tous les autres.

Chacun est reparti décidé à se réunir avec ses collègues pour les informer de la réunion, définir revendications et formes d'action et garder le contact avec les autres établissements.

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