Salaires : Dans le privé comme dans le public, la chute du pouvoir d’achat20/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1903.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Salaires : Dans le privé comme dans le public, la chute du pouvoir d’achat

La revendication d'une hausse des salaires a été mise en avant par les syndicats durant la journée de grève de la Fonction publique du jeudi 20 janvier. Elle le sera aussi lors de la journée d'action du samedi 5 février. Et pour cause! Cela fait des années que les salariés du privé, comme ceux du public, voient leur pouvoir d'achat chuter.

Les statistiques de l'Insee et de la Dares (ministre du Travail) qui mettent en avant un gain de pouvoir d'achat de 0,5% grâce à un prétendu ralentissement de l'inflation ne vont certainement pas convaincre beaucoup de salariés. Dans la plupart des entreprises, les hausses de salaires, quand hausses il y a eu, n'ont pas suivi les augmentations des prix. Par ailleurs, les prélèvements sur les salaires (CSG, mutuelles, etc.) augmentent, si bien que les paies ont parfois même tout bonnement diminué.

Contrairement à ce que certaines statistiques cherchent à faire croire, le pouvoir d'achat des salariés a chuté depuis des années. Et pour certains la chute a même été vertigineuse. Ainsi, les très nombreux travailleurs qui ont retrouvé un travail après avoir été licenciés, et souvent après des mois, voire des années de boulots précaires, ne touchent pas, même une fois embauchés en fixe, le salaire qu'ils auraient touché s'ils étaient restés dans la même usine. De plus en plus de travailleurs, et surtout de travailleuses, sont contraints d'accepter des emplois à temps partiel, et donc touchent des salaires inférieurs au smic. Dans bien des entreprises, l'application des 35 heures a été l'occasion pour le patron d'imposer un blocage des salaires. La menace des délocalisations a également servi à faire avaler une baisse de salaires, comme chez Bosch l'été dernier. Bref, la pression du chômage a permis aux patrons de tirer tous les revenus des salariés vers le bas, aggravant ainsi considérablement leurs conditions de vie.

Et pour les salariés de la Fonction publique, c'est la même chose. Le gouvernement tente de les faire passer pour des privilégiés, mais leur situation n'est pas meilleure. Les syndicats estiment que la perte de leur pouvoir d'achat est de l'ordre de 5% depuis 2000.

Globalement, selon l'Insee et l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la part des salaires dans la valeur ajoutée est inférieure de plus de 2 points à celle de 1972 et de 7 à 8 points à celle de 1980. Autrement dit, les patrons s'accaparent une part toujours plus grande de la richesse produite par les travailleurs, en licenciant, et en baissant les salaires. Il serait temps de renverser cette situation.

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