Renault – Douai : Record de production et moins d’emplois20/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1903.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Douai : Record de production et moins d’emplois

À l'usine de Douai, nous produisons les différents modèles de Mégane et Scénic. Et nous en produisons beaucoup! La direction est toute fière de «son record de production»: 2 407 véhicules en une journée, meilleur résultat de toutes les usines du groupe, paraît-il. Le directeur en est fier comme si c'était lui qui avait fait le boulot...

Mais ce n'est pas lui qui a mal aux bras et au dos, c'est nous, les 5900 travailleurs embauchés et 2000 intérimaires dont une grande partie sont en équipe de nuit. Et nous battons des records de fatigue. Il faut croire que ce n'est pas encore assez, puisque la direction en veut encore plus.

La direction a lancé sa propagande dès le mois de novembre 2004: elle a besoin de «plus de flexibilité, plus de samedis travaillés, plus de production en période de forte demande». La direction a eu recours au chantage: si nous refusions son plan, une partie de la production risquait d'être délocalisée dans une usine Renault en Espagne. Il est fort probable que nos camarades espagnols ont droit aussi aux menaces de délocalisation, mais à Douai!

La direction a aussi utilisé le chantage à l'emploi: si nous acceptions, il y aurait des embauches supplémentaires. Sachant que beaucoup d'entre nous ont un ou plusieurs chômeurs dans la famille, un fils, une fille, un neveu, c'était évidemment un argument de poids.

Mais la direction a quand même du culot de se vanter des embauches comme elle le fait dans la presse locale. Car s'il y a effectivement 661 embauches programmées, ces embauches vont venir après la mise en fin de contrat de 2000 intérimaires et précaires qu'elle employait depuis plus d'un an. Alors, ça ne fait pas le compte!

La direction veut se donner la possibilité de rajouter des séances de travail quand bon lui semble, comme le montre le nouvel «accord» soumis aux syndicats. Elle avait déjà la possibilité de huit samedis par an, travaillés du matin. Elle en rajoute deux, travaillés de l'après-midi. Une fois par an, chaque salarié pourra se voir imposer trois semaines de six jours d'affilée dans le même mois.

Elle rajoute quatre nuits du dimanche au lundi par an pour l'équipe de nuit, et la possibilité d'imposer en nuit des heures supplémentaires. Ce sont en quelque sorte des suppléments aux supplémentaires déjà existants: pour un mois donné, trois nuits avec une heure supplémentaire pour une semaine et deux nuits avec une heure supplémentaire pour les trois autres semaines, soit neuf heures de plus en un mois!

Les responsables FO, CFDT, CGC ont signé cet «accord». Ils ont mis en avant les embauches et quelques compensations financières, comme une prime de 30 euros. Mais cela n'engage qu'eux, pas les ouvriers. La direction pourrait s'en rendre compte: quand elle tentera de l'appliquer, il nous sera encore possible de lui dire non!

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