Travail... mais pas famille13/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1902.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travail... mais pas famille

Le gouvernement veut empêcher de fait que tous les fonctionnaires et assimilés ayant trois enfants et qui ont cotisé au moins 15 ans, puissent partir en retraite, s'ils le souhaitent, au prorata de leur durée de cotisation comme ils en avaient jusqu'alors la possibilité. Il prétend ne pas remettre en cause le principe. Mais c'est tout comme. Il a en effet décidé de conditionner ce départ à l'existence «d'une interruption de l'activité pour chacun des enfants dans des conditions fixées par décret en Conseil d'État». On ne sait pas encore ce que seront ces conditions de durée et de type d'interruption, si elles concerneront par exemple le congé parental, d'adoption, de maternité pour les femmes, ou encore de disponibilité pour élever un enfant...

En revanche, ce qui est sûr, c'est qu'il faudra avoir cessé son activité un certain temps après la naissance de chacun des enfants pour prétendre à cette retraite anticipée. Pour les femmes, il n'est même pas sûr que le congé de maternité soit suffisant. Quant aux hommes, leur situation réelle risque de ne plus être prise en compte.

Jusqu'à une époque récente, seules les femmes pouvaient prétendre à ce dispositif. Au nom de l'égalité hommes-femmes, des hommes avaient à juste titre porté l'affaire devant des tribunaux européens qui leur avaient donné raison. Plusieurs milliers de fonctionnaires ayant eu au moins trois enfants ont ainsi obtenu de partir en retraite anticipée.

Depuis plus d'une décennie, les gouvernements n'ont eu de cesse de restreindre les droits à la retraite et de dégrader les conditions du départ. Cette mesure pour remettre en cause cette possibilité de retraite anticipée, et contraindre des travailleurs et des travailleuses à travailler plus longtemps qu'ils ne le prévoyaient, s'inscrit dans cette logique. Ce gouvernement qui prétend qu'il faut favoriser les naissances et se pose en grand défenseur de la famille n'est pas à une contradiction près. Surtout lorsqu'il s'agit de restreindre les droits des travailleuses et des travailleurs.

Partager