Infirmières scolaires : Un manque criant d’effectifs13/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1902.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Infirmières scolaires : Un manque criant d’effectifs

Un rassemblement des infirmières scolaires a eu lieu le 11 janvier, suite à un appel syndical, devant le ministère de l'Éducation nationale.

Elles sont 6683 à l'échelle du pays pour 8200 collèges et lycées, 55000 écoles primaires et deux millions d'étudiants. Dans le primaire et dans le secondaire, elles ont la charge, en général, de deux ou trois établissements du type collège ou lycée et d'une ou deux écoles primaires, plus ou moins proches. Au total, c'est entre 1500 et 2000 élèves qu'elles doivent essayer de suivre sur le plan de la santé physique et morale. Elles jouent également un rôle important dans le dépistage des maladies, des maltraitances, dans l'éducation à la santé, à la sécurité, à la vie sexuelle et affective. Elles surveillent l'hygiène générale des établissements.

Autant dire que, à raison de deux demi-journées en moyenne dans un établissement scolaire de plusieurs centaines d'élèves, elles doivent avoir l'oeil exercé et des antennes ultra-sensibles pour détecter les problèmes! Les ministres successifs de l'Éducation nationale ont toujours promis et n'ont jamais tenu: de Jospin qui parlait, dans son «plan d'urgence pour l'école», de créer 2000 postes d'infirmières et en a ouvert 84, à Darcos qui a décrété un plan quinquennal de prévention des conduites à risques, des suicides, etc., sans envisager la création d'un seul poste, en passant par Bayrou qui n'en a pas fait plus. Seule Ségolène Royal avait ouvert 600 postes, un nombre encore bien insuffisant pour changer réellement la situation.

Le ministre Fillon s'est engagé, en novembre dernier sur les ondes de France 2, à créer 1500 postes. Mais rien n'est inscrit au budget 2005, ce qui va tout à fait dans le sens de la politique budgétaire du gouvernement sur l'éducation et les services publics en général. La revendication posée lors de la manifestation du 11 janvier était destinée à rappeler au ministre son engagement. Le syndicat SNICS-FSU, qui y appelait, chiffre les besoins à 5000 nouveaux postes et réclame également une meilleure prise en compte de leur formation, de leur qualification et de leur salaire.

Le manque d'infirmières scolaires est une évidence qui s'inscrit dans le déficit plus général d'adultes dans les établissements scolaires, en particulier dans les établissements des quartiers populaires. La politique du gouvernement Raffarin dans ce domaine continue d'aggraver la situation créée par les gouvernements précédents.

Tous les travailleurs du secteur de l'éducation, enseignants ou non, ont intérêt à saisir l'occasion de la journée de grève et de manifestations dans l'Éducation nationale, programmée le 20 janvier, pour se faire entendre tous ensemble et préparer la lutte nécessaire pour mettre en échec cette politique.

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