La Poste Cdis - Beauvais (60) : Débrayage réussi23/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1899.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Cdis - Beauvais (60) : Débrayage réussi

La Poste a fait grand bruit autour des «Accords de Vaugirard» qu'elle a signés avec la majorité des organisations syndicales, comprenant l'embauche en CDI de 10000 CDD et l'octroi d'une prime exceptionnelle de 150 euros à tout le personnel du service Courrier. Elle se vante entre autres des «mesures fortes en faveur des postières et des postiers», qu'elle envisage de prendre, en particulier pour ceux qui constituent «la population la plus fragile».

Mais la réalité est bien différente.

C'est ainsi qu'au Centre de Distribution du Courrier (Cdis) de Beauvais où nous sommes un effectif de 137 dont à peu près 80 facteurs, les pressions sur les «postières et les postiers» sont permanentes.

Pour essayer de faire distribuer à l'heure le courrier des entreprises malgré le manque d'effectifs, la direction n'a rien trouvé de mieux que de demander aux huit personnes du service Cedex de venir travailler une demi-heure plus tôt à 5h au lieu de 5h30, et même 3/4 d'heure plus tôt pour certains. Cela, contre le paiement exceptionnel de dix heures supplémentaires, uniquement pendant la période d'essai. Mais comme le disent les collègues: «Les heures sup, cela ne change rien au fait que c'est dur de se lever le matin.» Et la majorité d'entre eux refusent ces horaires.

Le personnel du service Paquets est lui aussi débordé en cette période de Noël. Pour arriver à tout passer, on est amené à rallonger les tournées, mais sans rallonge en monnaie! Cela n'empêche pas les chefs de nous harceler pour un oui, pour un non, pour un code barre mal placé par exemple. Ailleurs, c'est une factrice remplaçante qu'on change de tournée au dernier moment, pour la placer devant une montagne de courrier, et sans aucune aide: ce jour-là, elle est rentrée de tournée plus de deux heures en retard. Rien d'étonnant à ce que certains craquent!

Il y aurait évidemment moyen de remédier à tout cela en embauchant. Trois CDD étaient avec nous encore en novembre. Mais la direction prétendait ne pas pouvoir les faire travailler en décembre, sous prétexte que les effectifs seraient au complet.

Lundi 13 décembre, la quasi-unanimité du personnel a signé une pétition de soutien aux collègues du Cedex qui refusent les nouveaux horaires, à ceux des Paquets qui en ont assez des pressions, aux CDD qui voudraient du travail. Le lendemain, tout le monde a participé de bon coeur à un débrayage d'un quart d'heure. Prévenu du débrayage, le chef d'établissement est venu nous faire un discours, pour tenter de nous convaincre qu'il avait raison, au nom de la réussite éternelle de la concurrence et de l'échec du communisme!

Mais quelques jours plus tard, revenant sur terre, il annonçait qu'il renonçait à son projet de réorganisation du Cedex et que les trois CDD auraient du travail.

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