Saint-Nazaire : Grève des transports en commun02/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1896.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Nazaire : Grève des transports en commun

80% des 130 conducteurs des entreprises de transport en commun de l'agglomération de Saint-Nazaire, la STRAN et la STRVN, sont en grève depuis le 22 novembre pour faire aboutir leur revendication: à travail égal, salaire égal. Depuis plus de deux semaines, des piquets bloquent les bus au dépôt nuit et jour.

En 1991, à côté de la STRAN (transport public), une société privée, la STRVN, se mettait en place, sous prétexte de promouvoir la réinsertion sociale. Cela concernait beaucoup de femmes. Les conducteurs s'y formaient et finissaient par être embauchés à la STRAN avec un statut reconnu et une convention collective.

Mais au fil du temps l'emploi s'est mis à stagner à la STRAN, pendant que la STRVN grossissait à vue d'oeil!

Évidemment, pour les patrons, c'était une affaire juteuse puisque les conducteurs de la STRVN gagnent entre 250 et 300 euros de moins par mois et subissent des contraintes de travail encore plus dures qu'à la STRAN, comme le travail de nuit par exemple. Et c'est sur cette différence de salaires que porte le conflit que dirige l'intersyndicale CGT-UNSA.

Aujourd'hui, les transports en commun sont gérés par la CARENE (Communauté d'agglomération de la région nazairienne) dont le président est Joël Batteux, le maire "gauche plurielle" de Saint-Nazaire. Au dernier Conseil municipal, les grévistes ont pu constater son mépris affiché vis-à-vis d'eux et son attitude arrogante, qui ressemble à s'y méprendre à celle des patrons du privé ou celle du gouvernement.

Tous les partis politiques de la majorité municipale ou de la CARENE affirment que la revendication des grévistes est justifiée. Pourtant, à part le Parti Communiste qui pour une fois s'est désolidarisé du maire et dit clairement qu'on peut augmenter immédiatement les salaires, les Verts et surtout le Parti Socialiste renvoient à des "discussions de fond au sommet" étalées sur plusieurs mois, autant dire à la Saint-Glinglin.

Les grévistes savent que les moyens financiers existent pour augmenter immédiatement les salaires des conducteurs, sans attendre.

Les travailleurs de la STRAN et de la STRVN se font entendre par tous les moyens, aux portes des entreprises, sur les marchés, dans les rues. Les soutiens se multiplient. Un rassemblement de plus de 300 personnes a eu lieu pour soutenir les grévistes. Lundi 29 novembre, la mobilisation s'est renforcée, avec l'appel de la CGT à débrayer à la mairie et à la CARENE. La présence de 150 lycéens au rassemblement devant la CARENE a mis de l'ambiance. Ils n'ont pas hésité à pénétrer dans les locaux, pendant que l'intersyndicale tentait d'être reçue par les groupes politiques. Des usagers des quartiers s'étaient également joints à la manifestation pour réclamer d'être remboursés.

Malgré les difficultés que cette grève occasionne pour les usagers, les manifestations de sympathie sont très nombreuses, sous toutes les formes. Tous ceux qui sont révoltés par la situation catastrophique faite au monde du travail aujourd'hui ont à coeur de montrer leur solidarité envers cette lutte qui souligne que, dans le privé comme dans le public, tout le monde est confronté au même problème: contrats précaires, statuts multiples qui servent à diviser et au bout du compte à abaisser les salaires de tous.

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