Claude Jurquet nous a quittés02/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1896.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Claude Jurquet nous a quittés

Né il y a cinquante-quatre ans à Alès, Claude a été renversé le dimanche 21 novembre par un chauffard alcoolisé. Malgré tous les efforts des chirurgiens, il s'est éteint dans la nuit du mardi suivant.

Ouvrier imprimeur, il avait connu le chômage après la fermeture de son imprimerie avant de retrouver du travail comme cantonnier, employé en CES par la mairie de Saint-Christol-lès-Alès.

C'était un homme d'une grande culture, lecteur minutieux et méthodique. Quand il avait fini un livre, ses notes et remarques étaient bien souvent plus épaisses que le bouquin. Dans la discussion, il était tout aussi rigoureux, passant sans transition de l'indignation à l'éclat de rire.

Il fut très jeune un militant de la Jeunesse Communiste, dont il anima les cercles de la région d'Alès, puis du Parti Communiste dont il fut pendant une vingtaine d'année secrétaire de cellule et membre de diverses instances après avoir fait l'école centrale du parti. Mais Claude, communiste convaincu et intransigeant, grand lecteur de Marx et de Lénine, était de moins en moins d'accord avec la politique comme avec l'évolution du PCF. Il a alors rejoint Lutte Ouvrière et fut candidat pour notre organisation aux législatives de 2002 et aux régionales de 2004.

Il avait cependant su, et voulu, garder de très bonnes relations avec son organisation d'origine comme avec ses camarades du PCF. Il demeurait correspondant de La Marseillaise, journal régional du PCF, et continuait à prêter son aide et ses talents lors de certaines manifestations de ce parti. Il avait ainsi récemment peint une fresque au "Prolé", le bar local du PCF. Car Claude était aussi un peintre de talent, qui avait fait plusieurs expositions, ainsi qu'un chanteur amateur apprécié, un imitateur, un boute-en-train.

Selon sa volonté, sa mère a autorisé le prélèvement de ses organes. Nous l'avons enterré vendredi 26 novembre dans son village de Saint-Christol. Plus de 400 personnes étaient présentes dont, outre ses camarades de Lutte Ouvrière, la majorité des membres du PCF de la région alésienne, la rédaction locale de La Marseillaise, les camarades de la LCR et de la CNT, ses collègues de travail, des artistes.

C'est son ami Alain Laurens qui a le mieux peint Claude dans son article paru dans La Marseillaise: "On se souvient de ce Claude tonitruant entrant dans notre agence alésienne où il venait régulièrement déposer des articles... Ces visites amicales étaient autant de prétextes à de longues discussions, cadencées par des éclats de voix enthousiastes ou vengeurs, et toujours ponctuées d'explosions de rire qui balayaient toute dramaturgie comme la bourrasque de vent emporte le nuage. Claude Jurquet, personnage aux abords bourrus et revêches, cachait derrière cette voix de stentor une personnalité pudique, fine et sensible que la douceur et la luminosité de ses tableaux trahissaient... Claude était un être pur, généreux et pétri de ces qualités qui font que l'Homme peut encore croire en son avenir."

Claude va cruellement nous manquer. Que sa mère et toute sa famille soient assurées de notre affection.

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