Afrique : Les incessantes interventions de l'armée française02/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1896.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afrique : Les incessantes interventions de l'armée française

La liste des interventions de l'armée française en Afrique noire est longue. L'écrasement de la rébellion des Bamilékés au Cameroun, entre 1960 et 1963, par l'armée française fut l'un des exemples les plus marquants. Cette "pacification" du Cameroun fit entre 150000 et 300000 morts. À la même époque, l'armée française écrasa la révolte Bété en Côte-d'Ivoire. Deux ans plus tard, elle s'installa au Gabon pour remettre en selle Léon M'Ba. Les troupes françaises occupèrent alors le pays pour protéger les intérêts des sociétés françaises dans le pétrole, l'uranium, le manganèse et le bois précieux, assurant au passage la protection du successeur de M'Ba, Omar Bongo.

En 1968, Paris appuya le dictateur Tombalbaye au Tchad contre la rébellion du Tibesti. Dix ans plus tard et après bien d'autres interventions aux quatre coins du continent africain, l'armée française prit le contrôle, à "titre humanitaire", de la ville de Kolwezi située dans la province du Shaba (ex-Katanga) au Zaïre. Cette région en révolte contre le pouvoir central était (et est toujours) riche en métaux (70% de la production de cuivre). Cette intervention fut justifiée par la nécessité de "sauver la vie des ressortissants français et étrangers", mais le but véritable était de consolider la dictature de Mobutu et d'écraser la rébellion qui menaçait le Shaba.

Nouvelle intervention française au Togo en 1986, au Gabon en 1990, pour "assurer la protection du personnel (...) de la compagnie pétrolière Elf" disait-on, mais surtout mater les émeutes des populations gabonaises et faire en sorte que les profits coulent à flots dans les caisses du trust pétrolier. Les interventions militaires se succédèrent sans répit au Tchad au cours des années soixante-dix, quatre-vingt et quatre-vingt-dix. À chaque fois, il s'agissait de soutenir le pouvoir du moment.

Ainsi, de 1990 à 1994, les différentes opérations militaires françaises au Rwanda eurent pour objectif de soutenir la dictature du président rwandais Habyarimana, ami personnel de Mitterrand, puis de sauver les débris de son appareil d'État après le génocide contre les Tutsis. En 1997, l'armée française écrasa une énième rébellion de l'armée centraficaine, qui menaçait le pouvoir de l'homme fort de Bangui, Patassé, lui aussi un protégé de l'Élysée.

Enfin, dernière opération militaire en date et non des moindres, "l'opération Licorne", forte de 5000 hommes en Côte-d'Ivoire pour maintenir en place la dictature de Gbagbo, avec sa politique ethniste et xénophobe.

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